Nuit de questions en Tereldor

- "Comment va-t-il ?" La voix était feutrée, tout comme l'endroit, la lumiere tamisée donnait une impression intimiste et assez chaude malgré la prédominance de couleurs froides.
- "Il se remet doucement Naraoni, ne t'en fais pas, il revient de loin" La Draeneï se tenait au dessus d'un lit d'une forme bizarre, peu commune pour les gens n'étant pas de leur civilisation. Elle parlait avec une voix douce, calme et apaisante.
"Il a eu de la chance d'arriver à lancer la fusée avant de sombrer, c'est grace à elle que notre équipe a pu venir le secourir" une seconde Draeneï se tenait derrière la première, elle cherchait à voir l'humain allongé dans le lit.
"Oui en effet ! Il était dans un piteux état, tes premiers soins ont été d'une précision et d'une efficacité redoutable ! C'est en grande partie grâce à celà qu'il a pu survivre ! Félicitations" La Draeneï tourna légèrement la tête vers la plus jeune qui se tenait derriere elle, lui adressant un chaleureux sourire.
"Ho..... heu....mer...merci Dame Mayru!" La jeune Draeneï sembla gênée par le compliment se recroquevillant légèrement sur elle-même.
"Une seule chose m'inquiète." rajouta Mayru se retournant vers l'humain avec un regard sombre "Ce sont ces blessures qu'il a un peu partout sur le corps, ces plaies ouvertes que je n'arrive par aucun moyen à faire cicatriser" La Draeneï prit la main de l'humain observant l'intérieur ainsi que la plaie, puis la retourna doucement sur une boursouflure tres légèrement enflé " Il y a aussi cela une morsure mais ...... on dirait que tout celà n'est pas naturel" elle semblait refléchir sur les causes.
"Vous avez une idée sur la cause de tout cela ?" interrogea Naraoni la voix toujours feutrée et une pointe d'inquietude dans celle-ci.
"Non ! Absolument pas.....c'est.......c'est bien au delà de mes compétences je pense, c'est....tout cela est magique à mon avis." répondit-elle la voix basse en refaisant les bandages de l'humain et reposant délicatement la main sous le regard attentif de la jeune Draeneï derriere elle.


L'homme bougea légèrement en gémissant doucement......
-"Qu'a-t-il ?" demanda immédiatement la jeune Draeneï.
"La douleur sans doute, la souffrance, les reves autant de possibilitées Naraoni, ne t'en fait pas pour lui comme ca" dit elle en tournant la tete lui adressant un regard et un sourire amusé.
"Ho..heu.." Naraoni baissa la tete rougissant legerement.
"Ce n'est pourtant pas le premier que tu vois" dit Mayru en riant legerement.
"Non.....mais....." La Draeneï avait la voix basse et toujours feutrée, hésitante sur ses mots.
"Il va bien ne t'en fais pas" Dit Mayru et se retournant sur le lit.
"Cela fait 3 jours qu'il dort ainsi c'est bien cela Dame?" demanda Naraoni
"Oui en effet"
"Et personne n'est venu le voir, ou n'a demandé des nouvelles de quelqu'un repondant a sa description?" Ajouta Naraoni
"Non plus! mais il a parlé durant son sommeil, il a prononcé des mots, des prenoms je crois" Repondit Mayru
"Ha bon lesquels?" demanda curieusement la jeune Draeneï
"Quelle curiosité a son egard ma jeune éléve" Mayru se retourna vers la jeune Draeneï avec un sourire amusé ce qui la fit rougir de nouveau "Cri....Crileloup hum..... Ma....Mahel...... quoi d'autre Dylinrae.....Ael....Aelwenn il y en a aussi 2 autres attends" La Draenei prit un calepin posé sur une petite table a coté du lit et l'ouvrit "Ha voila Soez et Demogorgone, mais il y en a un qui sortait du lot, c'etait une certaine Aénor."
"Ho! une amie trés proche sans doute" Dit la jeune Draenei la voix basse et toujours feutrée, une pointe de tristesse dans cette derniere.
"Je ne sais pas, tu lui demandera quand il se reveillera" repondit Mayru et remettant le calepin sur la petite table puis se tournant vers elle.
"Je n'oserai jamais!" Naraoni baissa la tete et rougit à nouveau, ce qui fit rire Mayru.
"Apres avoir effectué des recherches, nous avons appris que cette derniere serait une prétresse rattaché au temple de Darnassus, Nous y avons envoyé une missive" Dit Mayru se tournant a nouveau vers le lit.
Naraoni s'etait avancée et était penchée a son tour sur le lit observant le visage de l'humain.
"Nous verrons ce qu'il ressort de tout ca, nous avons fait notre possible Naraoni, viens laisse le se reposer! C'est ce dont il a le plus besoin actuelement" Mayru s'avanca vers l'exterieur de la piece passant sa main sur objet qui eu pour effet de tamiser encore plus l'ambiance, à present une legere et douce lumiere bleutée pénétrait la piece par la fenetre et l'innondait.


Naraoni remonta les draps afin de mieux couvrir l'homme qui dans un mouvement avait retiré une partie de sa couverture, elle l'observa le regard triste, son corps entierement recouvert de bandages se remémorant les nombreuses plaies qui le recouvrait.
Elle passa delicatement ses doigts sur son visage, le carressant doucement et retracant le dessin des larmes tracé sous ses yeux, poussa un trés leger soupir et partit en direction de la porte accompagnant le leger bruit de ses pas d'une mélodie qu'elle chantonnait, mélodie qui ne prit fin que dans le soufflement d'une porte qui se refermait, laissant la piece dans la douce lumiere bleutée de l'exterieur.

Trois longs jours…
Cela faisait 3 longs jours que la voix d'Isolder n'avait par résonné sur le Fil ou le Cristal.
En route pour le Loch, blottie dans les bras de son aimé, elle y songeait soudainement en survolant la Sombre Comté. C'était inhabituel… trop inhabituel. Lui d'habitude si bavard, si prompt à réagir à leur bonjour ou aux taquineries de Cril ne s'était pas manifesté depuis bien longtemps… Elle fronça les sourcils, une ride soucieuse lui barrant le front un instant. Pourquoi ne s'en était-elle pas aperçu avant ?

Ce soir là, ils avaient reçu une demande d'aide sur le Fil. La jeune Sidonya qui faisait part de son désarroi : on lui avait demandée de s'aventurer loin dans les cavernes d'Uldaman et ses appels pour trouver des compagnons étaient restés vains. Timidement, à son habitude, elle avait sollicité les Tisseurs. Elle ne portait pas le fil depuis longtemps et elle semblait bien embarrassée de demander de l'aide, comme une jeune apprentie qui hésite à faire appel à ses aînés.

La prêtresse et son barde de promis étaient bien loin de là, au delà de la grande Porte. Zach les attendait pour une commande un peu spéciale. Quelques mesures prises, quelques essayages, une taquinerie ou deux, la soirée avançait doucement, tentant d'oublier les horreurs du dehors. Ils avaient plaisanté sur l'embonpoint imaginaire du barde, et sur son manque d'exercice. Les yeux rieurs des deux amoureux ne masquaient que peu les sous entendus des propos, relancés par un guerrier toujours plus taquin.
Lorsque le Fil résonna, ils se regardèrent et cela suffit. Ils savaient, ils s'étaient compris. Elle tendit la main vers lui et rencontra la sienne qui avait fait le même mouvement… Elle esquissa un tendre sourire qui se refléta dans les yeux amoureux de son aimé. Ils s'excusèrent auprès de Zach qui avait encore fort à faire des ces terres ravagées par le Fléau et firent route pour les Terres ingrates.

Leurs tigres filèrent à tout allure depuis le Loch Modan, traversant les vertes collines puis le désert rouge. Ils étaient les premiers.
D'un regard amoureux elle entraîna son promis contre la colonne de pierre et profita de ces quelques secondes de répit pour lui voler un long et tendre baiser. Il n'en fallut pas plus pour qu'une lueur particulière s'enflamme bien vite dans leurs yeux… qu'ils essayèrent d'étouffer à l'arrivée de la jeune Draeneï.

Après une prière à Elune, ils s'engagèrent rapidement dans les souterrains.

Alors que les Nains tentaient vainement de leur barrer la route, ils usaient de leurs savoirs pour passer et trouver les indices dont la jeune Draeneï avait besoin. Elle maîtrisait son art, malgré sa jeunesse, esquivant les coups, soignant, invoquant la Lumière et son pouvoir.
Une jeune druidesse bien timide les rejoignit peu après, silencieusement. Elle cherchait visiblement plus le regard et la compagnie d'Echeyakee que celles des autres membres du groupe.

A peine eût-elle le temps de dire bonjour à la nouvelle arrivante que… soudain, elle avait eu ce poids à l'estomac… un petit quelque chose nébuleux et mystérieux. Un sentiment de malaise… Pas une violente douleur.. non, c'était autre chose…Un froid venant du dedans, une inquiétude, un trouble inexplicable… Non, pas qui venait… qui revenait. Et qui était reparti encore une fois. La dernière fois qu'elle avait ressenti cela, c'était quand Leneïa avait attenté à la vie de Cril… et à la sienne…. Se pouvait-il.. que ces sombres heures soient de nouveau là.. ? Elle ferma les yeux un moment, rejetant cette pensée au loin. Non… Ce ne pouvait être cela… Son Loup était là, à côté, plus vaillant encore.. Et Len bien loin… Alors… qu'était-ce.. ?

Loin dans les souterrains grouillant de scorpides, elle invoqua Elune, suivit ses compagnons, cherchant, soignant… mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas la première fois qu'elle ressentait cela.
Le dernier rempart fut bientôt dressé devant eux… Le lion fut lancé à l'assaut d' Archaedas tandis que son aimé décochait ses flèches le plus vite possible et qu'elle invoquait la puissance de la Déesse… protégeant de son mieux les deux plus jeunes qui esquivaient tant bien que mal les coups. Elles chutèrent alors que la dernière flèche faisait mettre un genou à terre au maître des lieux qui dans une bordée de jurons, lâcha la clé de la porte et une étrange pierre bleutée.
Elle s'affaira à relever les jeunes filles tandis que son aimé surveillait Archaedas, avec l'aide d'un Echeyakee étonnement réveillé Dans la salle au trésor, Sidonya ne trouva pas le trésor escompté… Il leur faudrait revenir, mais ce soir là, c'était plus qu'ils ne pouvaient…

Elle sortit les pierres de foyer de son sac et en tendit une à son aimé avec un pâle sourire. Sidonya restait encore un peu, elle cherchait le trésor qu'ils avaient dû manquer, la jeune druidesse partit comme elle était venue, sans un mot, juste un regard pour le lion blanc des Tarides. Soutenant sa promise par la taille, le regard quelque peu inquiet, Crileloup activa la magie des pierres et ils disparurent dans une lueur verte.

Epuisée, sur le griffon pour les Forges, elle se blottit sans un mot contre son promis. Il avait ressenti son trouble et sans un mot, la serra plus fort, déposant un simple baiser très doux dans son cou… et elle se blottit plus encore dans son étreinte. A peine arrivés, comme une automate, elle vida ses sacs, mit en vente une ou deux babioles trouvées sur le sol des cavernes et racheta des bougies pour la prochaine expédition qui ne manquerait pas d'arriver très vite. Ils repartirent bien vite pour Menethil où Helbreck leur avait gardé une chambre. A ce rythme là, ils prendraient bientôt une pension complète à la petite auberge des Paluns, ce qui se serait sans doute pas our déplaire à leur aubergiste préféré. Cette pensée la fit sourire tandis qu'ils franchissaient le seuil de la chambre.
Son aimé la prit dans ses bras et la déposa sur le lit, tendrement. Avec des gestes amoureux, il entreprit de lui délasser les bottes, lui ôta ses gants et ses bracelets et la glissa sous les draps épais. Il retira sa lourde armure et vient se blottir tout contre elle, amoureusement. La serrant contre lui, il lui murmura des mots qui à eux seuls firent tomber la fatigue et les tensions de la journée.

Elle hésita une fraction de seconde avant de lui parler de son inquiétude pour son ami. Peut-être avait-il lui aussi remarqué ce silence… puis un simple baiser doux lui fit tendrement comprendre que l'heure du repos était venu. Ils en avaient bien besoin tous les deux. Elle ferma les yeux, serrant la main de son aimé dans la sienne.

Demain, elle lui dirait. Elle tâcherait de voir Soez aussi. Peut être avait-elle des nouvelles. Et elle irait au Temple. Elle devait comprendre d'où venait ces sensations inexpliquées. La Grande Prêtresse pourrait peut-être la guider à travers ses noires intuitions…

Le silence régnait dans cette pièce baignant dans l'obscurité, les seuls sons venaient de la fenêtre entrouverte sur une nature bruyante, principalement le vent, s'engouffrant dans l'interstice provoquant un doux soufflement grave, que l'on pourrait comparer à un instrument.

L'homme etait allongé dans le lit, il dormait, ou pas.... . Cela faisait quelques jours qu'il était la, et ne s'était toujours pas réveillé......., peut être ne le voulait il tout simplement pas.......
Cette idée les avaient effleurée.

Le silence fut rompu dans un soufflement, le glissement d'une porte coulissante que l'on ouvrait délicatement et avec précaution. Une ombre se glissa à l'intérieur et referma la porte de la meme manière, elle s'avanca vers le lit à pas feutrés laissant la pièce dans une obscurité ambiante, trompée par la douce lumière bleutée qui pénétrait par la fenêtre entrouverte.
La silhouette finement dessinée posa une bassine et un petit paquet sur la petite table à côté du lit, puis se pencha délicatement sur le lit.
La jeune Draeneï traversa le rayon de lumière, éclairant l'espace d'un instant son visage, elle regardait l'humain avec un mélange de tristesse et de mélancolie, caressa delicatement du bout de ses doigts le visage de ce dernier, redessinant ses contours et les marques sous ses yeux avec une extrême douceur.

Elle retira doucement le drap, découvrant le torse de l'humain entièrement recouvert de bandages, elle se mit à chantonner une douce mélopée dans la langue de sa patrie en enlevant les bandages souillés de sang.
Elle n'avait allumé aucune lumière, restant dans une ambiance intimiste, secrète.
Elle agissait avec des mouvements tendres, doux, attentionnés.
Une fois les bandages tous retirés, elle se retrouva face à ce corps recouvert de plaies ouvertes légerement sanguinolentes, elle prit une compresse et la plongea dans la bassine d'eau posée non loin en poursuivant sa mélodie.
Apres avoir vérifié que la blessure au flanc cicatrisait bien, elle se mit à nettoyer les autres plaies passant délicatement la compresse avec douceur, sa main tremblait légerement et une larme se mit a couler le long de son visage, mais elle continuait....

Ses gestes toujours aussi doux et attentifs se transformèrent sans qu'elle s'en rende compte, elle ne s'attardait plus seulement sur les plaies mais sur le torse dans son entier et les bras nettoyant régulierement la compresse.
Elle regardait le visage de l'humain figé dans une expression de mélancolie, de tristesse, elle sentait les larmes couler sur son visage mais ne fit rien, le visage triste elle entrouvrit la bouche.
"J'aimerais tellement voir ton regard, et comprendre pourquoi........." elle le chuchota à demi-mots avec une voix feutrée, approchant son visage du sien déposant un doux baiser sur son front.
Ses gestes étaient à présent comparables à des caresses, faisant glisser le bout de ses doigts entre les plaies remontant sur le visage, elle s'assit sur le bord du lit.

Elle se pencha un peu plus et posa sa main droite sur le visage de l'humain le caressant delicatement.
"Je ne comprends pas pourquoi....." susurrait elle les mots etouffés par les larmes.
Se reprenant quelque peu elle entreprit de refaire les bandages de l'humain toujours assise à ses cotés, l'ambiance avait légèrement changé..........
Elle s'appliquait, y mettant tout son savoir, sa douceur .........et sa tendresse, elle se remit à chanter cette douce mélopée qui se perdait dans le silence de la pièce.
Une fois sa tâche finie elle resta assise à côté de lui regardant son visage en souriant tristement.
"Peut-être un jour........ Qui sait......" lui susurra-t-elle à l'oreille aprés avoir tendrement approché son visage du sien, l'effleurant sensuellement.
Elle se redressa doucement et recouvrit du drap l'humain, puis prenant la boîte avec les bandages souillés et la bassine se dirigea vers la porte, hésitante, et s'arrêta avant d'y arriver.
Elle retourna vers le lit et reposa de nouveau la boite et la bassine, elle continuait de chantonner sa douce mélopée, elle s'assit de nouveau à côté de lui.
Elle le regarda longuement puis souria tendrement, posa ses mains sur son visage avec douceur et arrêta de chantonner.
Elle approcha timidement son visage de l'humain aux yeux clos, ferma doucement ses yeux et posa délicatement ses lèvres sur les siennes, elle l'embrassa timidement.......... puis plus intensément.
Ce bref moment dura pour elle une éternité durant laquelle elle ne souhaitait qu'une chose...........le voir s'éveiller.

L'obscurité et le silence régnaient, ils n'etaient trompés que par le doux bruit du vent et la douce lumière bleutée qui venait de l'exterieur.
Une larme coulait sur sa joue tandis qu'elle prolongeait ce tendre baiser qu'elle déposait sur ses lèvres, l'ambiance avait clairement changé............ elle était plus.............plus intense.
Cela dura encore quelques secondes, le temps d'une inspiration, le temps d'un battement de coeur, le temps d'un rêve.................le temps d'une vie.
Elle redressa lentement sa tete, détachant ses lèvres de celles de l'humain, se résignant elle se leva, reprit boîte et bassine et se dirigea vers la porte laissant libre court à sa peine et sa tristesse par le biais de ses larmes qui coulaient sur son doux visage.
Le léger souffle qui s'en suivit fut celui de la porte qui s'entrouvrit et se ferma aussitôt non sans lui laisser le temps de lancer un dernier regard en direction du lit, regard baigné de larmes.
A pas feutrés elle quitta la pièce, la laissant comme elle l'était avant elle, dans l'obscurité et le silence.
Il restait neanmoins quelque chose dans l'ambiance de cet endroit, quelque chose d'intense et de triste.

Le visage grave et fatigué, Soez posa son petit sac magique, négligemment sur son lit d'auberge, après avoir fait un bref signe de tête à ce Draeneï accueillant...

Enfin... Enfin était-elle sortie de cette contrée dévastée, hors du temps et de la dimension d'Azeroth. Trois jours à essayer de s'en extirper... en vain jusqu'alors. Tout son corps suintait la souffrance et le manque d'énergie, le manque de magie... mais ses pensées n'allaient que vers une personne... son petit diablotin...
Elle le savait en danger, quelque part ici, dans l'outreterre ou sur Azeroth, elle l'avait senti... Son petit coeur se dévastait d'inquiétudes.
Il fallait qu'elle l'appelle, qu'elle essaie encore, qu'elle arrive à se connecter à son esprit et à lui parler... Rien jusqu'à présent n'avait fonctionné...

"Faites qu'il soit en vie, mes petits boulons chéris, faites qu'il soit entier... Je ne supporterais pas de le perdre..." pensait-elle encore et encore alors qu'elle défaisait ses bagages et faisait l'inventaire des dégats.

Bien décidée à le chercher et le trouver, Soez se préparait à repartir quand un appel se fit entendre dans sa tête. Elle savait ce que c'était... Elle ne voulait pas l'entendre, pas repartir, pas maintenant...
Soez poussa un long soupir, le visage blanc comme un linge, les yeux transparents de manque... Elle remit malgré elle, presque machinalement, ses petites affaires dans son sac magique, de gestes las, désespérés.
Elle griffona une missive à la hâte pour son amie Aénor qu'elle remit à l'aubergiste, et se jura de revenir quel que soit le prix ce soir et de rechercher celui qui fait battre la chamade à son coeur malgré elle.

Soez disparut dans un nuage de fumée, ne laissant à sa place que le vide et le vent...