Tisseurs de Paix
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Tisseurs de Paix

Guilde pacifiste sur le serveur Kirin-Tor - Jour après jour les Tisseurs oeuvrent à la paix d'Azeroth
 
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 Conscience écartelée

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Aelwenn

Aelwenn


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Date d'inscription : 16/01/2007

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MessageSujet: Conscience écartelée   Conscience écartelée Icon_minitimeMar 13 Mar 2007 - 14:50

Dame Tyranael ressemblait, en un sens, à ce qu'Aelwenn voudrait devenir. Ce modèle, à ses yeux, partageait avec sa propre mère, la prêtresse A'moora, la noblesse de l'allure et du verbe, même dans sa fatigue, même dans la douleur qui transparaissait sur son visage ce jour là. Dame Tyranael et la prêtresse A'moora avaient toutes deux le même âge, près de dix mille années, et se connaissaient depuis si longtemps qu'elles en avaient presque acquis un certain mimétisme, partageant expressions, intonations et façons de réagir.

Et Aelwenn ne pouvait s'empêcher d'admirer l'Ancienne. Sa mère avait demandé à la jeune prêtresse de contacter sa vieille amie et Aelwenn s'y était engagée avec plaisir, transmettant un courrier dont elle ignorait la teneur. Les intonations de sa mère auraient dû lui mettre la puce à l'oreille mais en vérité l'impatience d'Aelwenn à revoir celle dont elle appréciait tant la calme présence ne lui avait pas permis de percevoir ces subtilités.

Le voile qui tomba sur les yeux de Tyranael à la lecture de la missive trouva écho dans l'expression de la jeune prêtresse. Elle comprit. Sans connaitre le contenu du message, elle ressentait qu'il contenait une lourde contrariété. Elle adressa à l'Ancienne un regard de sincère compassion, profondément désolée d'avoir été celle par qui la mauvaise nouvelle était arrivée. Mais elle eut un bien faible écho, et la profondeur du désarroi de son amie fit vaciller son âme. Elle ressentait presque physiquement l'intense désespoir qui étreignait le coeur de son amie et s'en voulait d'avoir été messagère de malheur avec tant d'innocence. Les larmes lui seraient montées aux yeux si elle n'avait pas fait l'effort nécessaire, puisant dans l'intense discipline qu'on lui avait inculquée au fil des années. Tyranael roula le parchemin, joignant machinalement les deux morceaux du sceau brisé, comme si elle avait voulu ne jamais avoir lu. Puis, bien qu'anéantie un instant par un chagrin d'une rare intensité, elle rassembla sa volonté pour s'adresser d'une voix un peu rauque à la jeune prêtresse, si digne dans son tourment.

- "Aelwenn, il est des choses que tu dois savoir sur moi. Des choses qui remontent à bien avant ton arrivée et qui nous ont opposées, ta mère et moi."

Le ton empreint de solennité fit tomber une chape de glace dans les entrailles de la jeune prêtresse. Sans savoir à quoi s'attendre, elle sentait un sourd malaise faire son nid dans son ventre. Elle ne répondit pas, se contentant d'attendre que Tyranael veuille bien expliciter son propos en luttant contre une anxiété galopante.

- "Tu es une jeune prêtresse Aelwenn, tu n'as pas deux cents ans. Bientôt toutefois tu perdras l'innocence des Vierges d'Elune. Et j'ai bien peur que ce qui se profile ne constitue l'une des épreuves que tu vas devoir supporter."

Aelwenn se tassa imperceptiblement, renouant le ruban de ses cheveux d'une main fébrile, anticipant des révélations désagréables susceptibles d'influer sur son avenir ou d'éprouver quelque qualité supposée acquise.

- "J'ai perdu ma soeur il y a de celà fort longtemps, reprit l'Ancienne. Elle est décédée dans mes bras."

Aelwenn ne broncha pas. Le cas était malheureusement trop fréquent pour provoquer une émotion que, de toutes façons, Tyranael n'éprouvait plus depuis longtemps. Elle se contentait de ne pas quitter son regard, les mains bien à plat sur sa robe soigneusement lissée.

- "Je devrais plus exactement dire morte de ma propre main."


Dernière édition par le Jeu 15 Mar 2007 - 11:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Conscience écartelée   Conscience écartelée Icon_minitimeMar 13 Mar 2007 - 14:50

Un silence pesant s'installa entre les deux Elfes. Aelwenn s'était figée un instant mais s'était ressaisi au plus tôt, ne voulait pas faire trop de cas de cette révélation. Mais la sinistre vérité faisait insidieusement son chemin dans son esprit.

- "Les circonstances furent telles que ma responsabilité n'est pas celle qui fut jugée. J'ai été sévèrement punie, bien trop au regard de mes actes vrais. Ta mère elle-même en convient mais elle a dû se ranger à la décision dictée par les juges : J'ai été bannie."

Aelwenn gardait le silence, s'y réfugiait. Que répondre de sensé ? Elle se sentait ridiculement petite dans le tableau que lui dépeignait l'Ancienne, petite mais tout à fait susceptible d'y introduire une tache indélébile si elle commettait une faute. Cette impression très désagréable mêlée au poignant sentiment d'injustice qu'elle ressentait si intimement la mettaient très mal à l'aise, l'âme vrillée par des pulsions violentes et contradictoires. Le bannissement... Elle réprima un horrible frisson.

Citation :
- "Garde toi des dangers que tu sais ne pas être capable d'affronter, garde toi des illusions qui sont le berceau des vices, et garde toi des mauvaises influences de ceux qui ont quitté les voies d'Elune et cherchent à te faire tomber à ton tour."

Ainsi parlait sa mère, à l'époque où elle était aussi son instructrice. Et ces paroles lui revenaient en mémoire avec force ces derniers temps. "Garde toi des mauvaises influences de ceux qui ont quitté les voies d'Elune". Elle vacillait. D'abord le seigneur Vârghas, et ensuite dame Tyranael. Etait-elle donc destinée à chuter elle aussi ? Etait-elle condamnée à regarder souffrir sans pouvoir agir ? Est-ce que se garder revenait à tout ignorer ? Et comment ignorer la souffrance d'un être qu'on a en face de soi, qu'on aime, dont on voudrait tant voir briller le regard et le sourire. La pauvre prêtresse était accablée. Elle se sentit un instant pris d'une vertige qui ne se dissipa que lentement sous l'effet de la brise marine. Elle puisa profondément dans ses ressources : Redressant sa position, elle calma son respiration accélerée et les battements de son coeur et se concentra de nouveau sur les paroles de l'Ancienne.

- "... tombe de ma soeur. C'est l'anniversaire de sa mort prochainement et je ne veux pas manquer ce moment important pour moi. Mais le banissement dont j'ai été l'objet me l'interdit. Aussi, Aelwenn, ai-je besoin de toi pour faciliter mon entrée et me permettre d'accéder à ce lieu de recueillement qui m'est si cher. Comprends que je ne peux pas ne pas le faire à tous prix."

Que dire ? La jeune prêtresse restait interdite. Elle aurait voulu pleurer, crier, se libérer de cette tension qui lui broyait les entrailles. Oh, certes, elle aurait sans doute eu moyen de détourner l'affectation d'une ou deux sentinelles judicieusement placée pour procéder à quelque intervention d'urgence ou user de n'importe quel autre prétexte légal ou officieux. Comment ne pas comprendre la détresse de l'Ancienne injustement bannie, son désarroi, son désespoir même devant ce jugement qu'on lui a opposé ?

- "Dame Tyranael, ne m'obligez pas à me séparer de vous, ne me demandez pas ça. Je ne puis me permettre de me compromettre, vous le savez. Je vous en supplie, ne me demandez pas ça,... j'en ai assez de perdre mes amis."

Aelwenn était déchirée. Son coeur lui criait d'aider son amie, celle qu'elle admirait et dont elle aurait voulu un sourire, un mot d'encouragement, un regard attentif, celle qui était devenu presque un substitut à sa mère si froide et distante. La situation n'était pas tenable. Aelwenn ferma les yeux en prononçant les mots de son désaccord, raide sur ses talons, forcée par son devoir au goût amer.

- "Dame Tyranael, je ne puis accéder à votre demande."

L'Ancienne hocha doucement la tête, fixant Aelwenn du regard, et malgré sa déception un léger sourire se dessina sur ses lèvres, rapidement effacé par la douleur qui l'habitait et l'espoir qui s'enfuyait un peu plus. Probablement se sentait-elle trahie, mais elle n'en laissa rien paraitre.

- "Je comprends Aelwenn."


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MessageSujet: Re: Conscience écartelée   Conscience écartelée Icon_minitimeMar 13 Mar 2007 - 14:50

En fait l'Ancienne n'avait rien compris du tout.

Enfin... si tant est qu'elle avait compris la position de la jeune prêtresse, elle n'y avait pas adhéré un seul instant. Quelques jours plus tard, à Rut'theran, Aelwenn eut la surprise de revoir un humain qu'elle avait déjà rencontré, un certain Delindal si sa mémoire était bonne. Et ce dernier avait déjà défendu des points de vue très opposés à ceux de la petite Elfe.

Quelques mots échangés suffirent à comprendre que la menace n'était pas écartée et que dame Tyranael viendrait ce soir même se compromettre à Darnassus. Alors Aelwenn attendit, un peu à l'écart, que son amie vienne. Elle lui devait une dernière tentative pour la convaincre. Elle était non seulement l'amie de sa mère mais aussi la sienne et par amitié elle se devait de tenter cette dernière démarche auprès d'elle, pour la convaincre de ne pas céder à ses pulsions, de ne pas aggraver son cas, de ne pas jeter les bases d'un avenir de paria recherchée par les autorités.

Delindal n'était pas seul. Discrètement l'effectif augmenta et bientôt il fut tel qu'Aelwenn ne se sentit plus du tout en sécurité. Alors la jeune prêtresse, avisant quelques sentinelles, les prévint de ce qui se tramait et les informa que dame Tyranael s'apprétait à briser son bannissement.

Cette obligation lui fit mal, mais acheva néanmoins de la décider en franchissant sans conséquence immédiate un point de non-retour. Tyranael rejettait son amitié en même temps qu'elle rejettait l'autorité de la cité. Finalement... elle s'était trompée et ne comprenait plus en quoi sa mère lui conservait autant d'interêt. Mais après tout... sans doute ce temps cesserait-il lui aussi quand elle apprendrait cette violation.

Quand Tyranael apparut, peu de mots furent échangés. Chacune savait à quoi s'en tenir sur la détermination de l'autre et malgré les accusations de Tyranael et le respect dû à son rang, Aelwenn refusa de se laisser manipuler.

Elle perdit son amie.
Un vide remplaça la présence de celle qui avait eu pour elle l'aura d'une sorte de guide, un vide terrible qu'elle mettrait du temps à cicatriser.
Mais elle survivrait, bien sûr.
Le Temps arrangeait tant de choses.
Et elle avait tant de Temps.

Mais ces pensées ne la réconfortaient pas, pas pour l'instant.
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