Surveillance

Le message était passé, et chacun savait où il devait aller. Shaggrath, le mage réprouvé se rendit donc à Brill, et y prit une chambre, il retira son bâton ainsi que son tabard aux couleurs de la Pax Legatus. Les seules occupations qu'il s'octroyait déormais étaient de simples promenades autour de Brill. L'attente risquerait d'être longue, mais comme il le pensait, il avait toute la mort devant lui. Et le réprouvé était toujours en contact avec les autres.

Un peu plus au sud, à Arathi, Zagethia chevauchait son loup et remontait vers Hautebrande, sa destination: Moulin-de-Tarren. Là-bas était son poste, et comme le réprouvé, elle retira son tabard de guilde. Que faisait une soeur de Terre Mère dans les Terres du Nord, chez les réprouvés? Elle laissa sa hache dans la chambre de l'auberge aussi. Elle n'était pas là pour combattre, juste pour regarder. Même si elle ne sentait pas très à l'aise en compagnie des peaux mortes, elle commençait à s'habituer à leur présence.

Aëlwen, de son côté resterait à Austrivage, de temps en temps, elle irait faire un tour dans les contreforts, sous sa forme fétiche, le félin, camouflée, quasiment invisible. Après avoir réfléchit un peu, elle ne pensa pas repartir de la région, ne serait-ce qu'un petit moment pour déposer un message à l'aubergiste de Menethil. Elle communiquerait ses informations à Héléonora, la soeur de Shaggrath qui vivait à Darnassus pour le moment. La jeune guerrière n'avait pas la puissance d'aller ne serait-ce qu'en Arathi, sa mission à elle sera d'aller apporter les messages de la druidesse. Les couleurs de la Pax Legatum devraient suffir.

Enfin, l'aînée des Vertecime sortit de sa cachette à Teldrassil, elle ne faisait que quelques apparitions en Azeroth. Depuis son retour d'Outreterre, elle préférait rester au calme. Bientôt peut-être, elle retournerait sur le continent ravagé... Après avoir embrassé sa soeur et son familier qu'elle lui laissait, Isiëlwen, revêtue d'une tenue noire, coiffée d'un chapeau gris foncé, une simple épée et une simple dague à la ceinture, elle monta sur son sabre de givre et se dirigea vers la forêt des pins argentés. Son but: Le Sépulcre. Comme Zagethia et Shaggrath, elle avait retiré son tabard. Arrivée pas loin du poste de la Horde, elle se trouva un petit promontoire surplombant le chemin menant au Sépulcre. Elle renvoya sa monture et s'installa. Elle fit en sorte de ne pas pouvoir être pistée, puis se camoufla dans les ombres.

Pour chacun des cinq aventuriers, l'attente commença. Zagethia et Shaggrath allaient aussi en profiter pour interroger les gens, prendre connaissance des rumeurs s'il y en avait.

Cela faisait maintenant quelques temps que chacun avait quitté son poste, la surveillance était terminée. Ils n'avaient récolté que des rumeurs, des témoignages des gens habitants la région. Le tabard blanc orné d'une croix noire avait été vu. Ils avaient attaqué le Sépulcre et avait laissé le maître de vol pour mort.

Mais rien de bien concret... jusqu'à aujourd'hui.

Abbathia, la vicomtesse réprouvée, mercenaire de Terre Mère devait trouver la cache de Ravenholdt. Ses talents de voleuse étaient parvenues à leurs oreilles. Elle arriva à Moulin de Tarren, et elle les vit. Des humains, des draeneis, des elfes de la nuit, portant le tabard blanc avec une croix noire... ils attaquaient Moulin. Sans plus attendre, la réprouvée entra en contact avec celle qui l'avait fait entrer: Zagethia. Leurs pensées se croisèrent:

"- Qu'y a-t-il peau morte?
- Ce que vous attendiez depuis quelques temps... peau verte.
- Hum... et quoi donc?
- Les Justes attaquent Moulin de Tarren.
- Bien, ne bougez pas, je préviens Isiëlwen.
- Je ne compte pas bouger, sachez que s'il y a un mort chez eux, il me servira de repas."

Zagethia prit le talisman que lui avait passé Aëlwen et commença à parler:

"- Isiëlwen, une mercenaire de Terre Mère me dit que les Justes attaquent Moulin de Tarren.
- Ah, répondit l'elfe. Un flagrant délit, c'est bon ça, j'y vais de ce pas."

Mais la kaldorei était à Hurlevent. Elle alla aussi vite que possible mais elle vit les Justes revenir alors qu'elle sortait d'Austrivage. Elle dit à voix haute:

"- Hm, j'arrive trop tard à ce que je vois.
- Non répondit un humain, il n'est pas trop tard, couvrez-nous.
- Avez-vous vu mes couleurs?"

Mais l'homme ne répondit pas, il n'avait pas dû faire attention. Pourtant, la chasseresse portait le tabard de Terre Mère. Elle était arrivée trop tard, mais elle se porterait garante de la réprouvée.