Nael et Isolder avaient pris le premier vol pour la capitale des humains pour rejoindre la prêtresse. Le ton de sa pensée sur le Fil ne leur avait pas échappé : inquiète et quelque peu désemparée.
Ensemble, ils se dirigèrent vers la caserne de la Garde. Nael usa de ses relations pour obtenir qu'un gradé vint leur parler. Le lieutenant Lianrhyn arriva le premier. Aénor ne le reconnut pas tout de suite sous son casque mais lorsque elle demanda des nouvelles de son élu, il tiqua.
"Crileloup le barde ?"
Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour qu'il fisse allusion à la jeune Kaïrah... Sa soeur..et une ex du barde... Le monde était décidément bien petit...
Cril était bien là, mais nulle trace du dossier. Retard de paperasserie ou coup monté ? il était bien trop tôt pour le dire et Aénor s'agaçait devant ses incapables. Isolder tenta de la rassurer doucement alors que la jeune humaine tentait d'user de son grade pour le faire libérer sur le champ. Ce ma ne servait à rien d'aller contre la Garde. Surtout en ce moment. Ils avaient les cartes en main.
Il accorda à l'elfette une visite mais il ne ferait rien de plus avant d'avoir mis la main sur le dossier du Barde. Sans connaitre le motif de son arrestation, il était hors de question de le libérer, malgré toute l'insistance de Nael et Isolder.
Elle n'avait pu le voir que quelques trop courtes minutes. Il allait bien. Il était remonté mais il allait bien. A peine un baiser esquissé, des mains qui s'effleurent.. que déjà, le garde invitait fermement la prêtresse à remonter.
Le lieutenant Lianrhyn les invita à repasser le lendemain. En fonction des motifs, il pourrait le libérer ou tout du moins, ils seraient fixés sur son sort. Et de mauvaise grâce, il accepta le sachet d'herbes contre la douleur qu'Aénor lui tendait en lui certifiant qu'il ferait le nécessaire pour qu'il soit bien soigné.
La caserne était en ébullition, elle n'avait pas saisi le pourquoi du comment, son esprit resté en bas, dans une cellule froide. Ce fut Isolder qui ramena la prêtresse auprès de sa fille. Telle une automate, elle avançait dans la nuit qui tombait, bouleversée...