Un réveil troublant...

Sortant de son sommeil agité, elle se levait et observait les deux Elfes se trouvant à côté d'elle... Nedylene et Elistraë avaient veillé sur elle. Elle se rendait compte de la chance qu'elle possédait d'avoir de telles amies et avait peur de ce qui pouvait se passer. Elle perdait le contrôle d'elle-même, ne sachant pas pourquoi... C'est comme si son passé prenait le pas sur son présent. Perdue et abattue, elle se vêtit et se dirigea vers la sortie, sans oublier de reprendre ses dagues se trouvant sous le tigre d'Elistraë. Se dirigeant à pas de loup vers la sortie, elle jette un dernier coup d'oeil à ses amies... Combien de temps encore ? Elle n'en savait rien, elle devait trouver une solution. Quelles sont les ténèbres l'habitant ? Pourquoi tout ce qu'elle a tentée de bâtir jusque à aujourd'hui tombait dans l'oubli... Pourquoi reviens-tu Lacrima ?

Dans un dernier soupir, elle se retourne et les regarde avec tendresse avant de s'éloigner dans la nuit...

Une ombre, un pleur, une source de malheur...

Elle se réveillait, doucement. Elle observait sa compagne se trouvant à ses côtés. Elle était magnifique. Quand elle la regardait elle sentait tout son être vibrer pour elle. Elle aurait pu passer l'éternité à la contempler ainsi. Si elle l'avait pu, elle aurait stoppée le temps pour que cela ne s'arrête jamais et qu'elle puisse rester auprès d'elle. La nuit passée elles avaient laissées leur passion amoureuse les dévorer. Elle s'étaient étreinte et aimées avec une douceur que Leneïa n'avait enocre jamais connu. Elle était heureuse malgré l'état actuelle des choses... En effet, après leurs ébats amoureux, Elune leur avait laissée un signe. Une étoile filante argentée avait transpercée le ciel en un eclair. Elle devait garder la foi. foi en elle, foi en l'amour. Elle n'avait plus peur, elle avait des amis, une femme qui l'aime et elle ne céderait pas ! Elle se battrait, quoi qu'il arrive pour rester se qu'elle est. Elle se jura en elle-même de ne pas laisser l'ombre s'emparer d'elle... Elle devait trouver la cause de son mal et ensuite l'éliminer. Leneïa serra les poings, se leva, déposa un doux baiser sur le front de son aimée pour partir à la recherche de quelqu'un susceptible de l'aider. Mais où ? Elle ne le savait pas encore.... Elle jeta un dernier regard tendre à Illindra. Elle dormait paisiblement.

- Je reviendrais bientôt, je te le promet. "se chuchota t'elle"

Elle se retourna et dans un dernier regard mélancolique s'éloigna de son coeur. Les ombres l'envellopèrent à nouveau, elle en était consciente, mais elle resterait Leneïa quoi qu'il advienne au travers du coeur de son aimée et de ses amis.

La foi... une aveugle qui donne des yeux à l'espérance...

Cette nuit là ne fut pas de tout repos pour Len. En effet, elle avait reconcontrée l'oracle de Teldrassil, Terrycia. Celle-ci lui avait révélée que son destin était lié à celui de Crileloup. Elle avait alors enquêtée sur les noms donné par l'oracle. Elle lui avait parlé de la baronne Amelie résidant a Hurlevent. Elle s'était alors rendu la trouver directement. Là, elle la rencontra et lui parla de Crileloup et des problèmes qu'il pourraient se poser si elle ne l'aidait pas... Le Loup semblait en savoir plus... Il connaissait Masoj qui apparemment serait un mage qui protégerait Khaïla, une druidesse. Autre fait troublant, celui-ci ne porterait pas Crileloup dans son coeur. Puis le monde bascula.... Crileloup serait devenu un assassin et aurait tué la jeune druidesse selon Le Loup. En colère, elle se jura intérieurement de retrouver Masoj et d'en apprendre plus, sachant très bien que Crile ne l'avait pas tuée. Il n'a rien d'un assassin...

Plus tard dans la nuit, un combat eu lieu. Elle le perdit. Un assassin en voulait a sa vie et la maltraita. Puis il lui montra son visage... Ce n'était autre que Jagad, son ancien amant, le connétable des forces armées de l'alliance.... Que lui voulait-il ? Une prêtresse du nom d'Aelwenn vint à son secours... Mais Jagad fini par les retrouver... Puis, tout s'éclaircit, il avait perdu la mémoire. Apparemment il s'était rendu en Outreterre et était maintenant manipulé par une force inconnue.... Quelle ironie ! Elle ne connaissait que trop bien se que devais ressentir Jagad. Maintenant comment savoir se qui s'était passé ? Len se sentait décidée à l'aider à se rappeler et savait qu'elle devait son salut à la jeune prêtresse. Elle espérait la revoir un jour pour la remercier... Décidémment ces temps-ci les choses allaient à un rythme telle que Len avait du mal à garder pied à terre... Mais elle devait tenir bon. Pour son âme, pour ses amis, pour son aimée et pour que Crileloup soit sauvé...

-Elune guide moi. "Chuchota t'elle"

Elle s'endormit exténuées sur ces dernières pensées.

Chaque vie mérite nos larmes.

Elle l'avait fait... Elle s'était attaquée à lui. Détruite, son moral l'était, sa détermination aussi. Comment combattre un ennemi invisible ? Ses amis étaient tous là pour elle, elle le savait. Seulement, que pouvaient-ils faire ? Elle le savait, se n'était qu'une question de temps à nouveau. Mais au moins maintenant Crile le savait.

Jamais dans son âme elle n'avait senti pareil trouble en elle, depuis que sa lame avait tranché la chair de son meilleur ami. Elle se sentait déchirée. Elle se dégoûtait, elle si fière jadis, n'ayant ni peur de la mort, ni peur de la donner était devenue lâche. Elle aimerait tellement être plus forte que ça pour ses amis.... Elle se rendait compte qu'il était plus facile d'être Lacrima que Len. Len était plus trouillarde. Elle comprit aussi ce déboublement de personnalité qu'elle s'était crée pour pouvoir tuer et continuer à vivre...

Un seul mot s'échappa de ses lèvres dans l'auberge des contreforts de hautebrande avant son sommeil :

Tu n'es qu'une lâche...
*Une larme coula le long de sa joue, puis elle s'endormit peinée*

Il ne suffit pas que de bons sentiments soient faux pour que de mauvais sentiments soient vrais.

Len était maculée de sang, celui-ci s'était mêlé à la pluie et ils coulaient sur l'armure de Jagad. Son teint était blanc comme les premières neiges non encore souillées par les mortelles. Ce contraste de couleur faisait ressortir son visage intact, elle restait belle, même dans la mort...

Jagad avait été blessé, son ancien amant auraient pu y passer si il n'avait pas été si vif. Elle voulait tuer Crile, au point qu'elle soit capable de frapper Illindra au ventre et de se jeter sur l'une des personnes les plus importantes de sa vie. Qu'avait-elle fait ? Les ténèbres l'emportaient. Le poison faisaient son effet, elle sourit intériorement, elle avait trouvé le courage de faire se que personne n'avait osé : se donner la mort. Non pas qu'elle s'en réjouissait, elle voulait vivre auprès de son aimée et des ses amis, comme ce soir où elle leur avait préparé ses petits plats... Rêve puéril qui n'aurait jamais lieu ! Elle avait enduit sa lame de poison et s'était blessée au bas ventre, elle n'y survivrait pas. Le temps d'aller à Darnassus, elle aurait déjà trépassée. Elle sourit à la mort, avant de l'embrasser une fois pour toute. Les ténèbres l'engloutirent dans une symphonie macabre de joie, tristesse, amour et haine... Elle senti son âme mourir alors qu'une dernière larme mêlée de sang coula le long de sa joue. Une dernière pensée la traversa.

*Adieu tous, mon aimée, mes amies vous qui êtes mes joies et pardonnez moi...*

Tout devint noir...

Une lumière s'approcha, elle se dirigera dans le néant et y fusionna pour donner une légère lueur. L'âme d'Aénor et Len ne faisait qu'un en ce moment même : La mort et la vie s'entremêlaient dans des echos d'un combat incohérent pour une lutte déjà perdue. Pourtant, l'impossible se produit, la lueur finit par briller, scintiller ! Elle était là et lui donnait son âme, sa force, son énergie et la guidait vers la vie... Elle risquait de tout perdre elle aussi. Len reprit courage et gagna en vigueur, elle devait vivre ou elles mourraient toutes les deux ! Jamais elle ne laisserait Aénor mourir, tout comme Aénor ne la laisserait pas non plus ! Ne faisant qu'une dans le chaos ambiant, elle s'extirpèrent de la mort et volèrent l'une contre l'autre en direction de la vie. Une ombre tenta d'attraper une dernière fois les deux comparses, mais se brisa sur la lumière. Tout ne devint que lumière argenté. Elune avait répondu à l'appelle d'Aénor et avait rammenée sa compagne de la mort.

Len rouvrit les yeux pendant que ceux de son amie se fermait....


La foi consiste à ne jamais renier dans les ténèbres ce qu'on a entrevu dans la lumière.

Partie au bout du monde avec Jagad, elle passa la nuit avec lui... Ensemble ils parlèrent de ses troubles et des ses peurs, celui-ci lui promit de la protéger et de l'empêcher faire du mal. Elle se sentait réconfortée... Le matin, elle se leva sans un bruit et laissa son ami se reposer, il avait du veiller sur elle toute la nuit... Elle décida d'aller chasser afin de rapporter de la nourriture et reprendre des forces. Proches des clairières de Tirisfall elle pensa que c'était l'endroit parfait pour trouver de quoi manger. Elle s'y rendit après avoir déposé un doux baiser sur le front de son protecteur. Elle avait de la chance... Tant d'amis... Elle ne savait vraiment pas si elle le méritait, mais elle sourit, heureuse.

Arrivée, elle finit par trouver une proie dans la sombre forêt. Elle se cacha dans les ombres et banda son arc. Le loup mourut la seconde d'après. Elle s'approcha et commença à découper des carrés de viande dans la bête avec ses dagues. Ils mangeraient bien, elle sourit. Allait-elle un jour pouvoir revoir ces amis et leur cuisiner à nouveau ? Puis soudain, une voix se fit entendre...

- Viens ma créature....

Len sursauta.... En elle, une peur indicible, mais bien présente se formait... Des souvenirs enfouis au plus profond d'elle-même, dont on ne préfère pas se rappeler refaisaient surface... L'homme au masque s'approcha du petit lac en contrebas. Il était vêtu d'une longue robe noire, de celle-ci émanait des ombres, qui rampaient le long du tissu, mouvante. Il dégageait un immense charisme et une sensation de puissance envahit Len. Elle se dissimula a son regard et l'observa, s'approchant peu à peu. Elle tremblait.

- Ainsi, tu as échouée... Approche, n'ai pas peur... "dit-il"
- Qui êtes vous ?
- La source des tes cauchemars et de tes peurs...

Len déglutit, de lui semblait émaner une force impalpable et inplacable. Elle prit son courage a deux mains et en s'approchant répondit :

- Si c'est la vérité alors apprête toi à mourir !

Len tenta de plonger ses lames dans le dos de son adversaire, mais une force mystique la retint. Elle se sentit tressaillir.

- Que c'est amusant, tu veux jouer ? Nous avons souvent jouer ensemble ainsi lorsque je t'entraînais a devenir Lacrima.

L'homme sourit dessous son masque.

- Je ne vous obéirais pas ! Autant me tuer tout de suite ! Je suis libre et ne vous appartiens pas ! Meurs !

Len lui jeta l'un de ses dagues au visage, celle-ci se ficha dans sa main. Il la retira et la désintégra d'un simple geste. Il sourit.

- J'ai peut-être beaucoup de choses que l'on peut me repprocher, mais je ne suis pas infanticide, je ne tuerais pas celle qui est ma fille... De plus, trop de temps investit en toi et de moyens, tu dois exécuter se que je t'ai demandé de faire...

- Je ne suis pas votre fille ! Mes parents sont morts assassinés il y a longtemps !

- Comme c'est amusant.... Tu te rebelles ma fille ?

- Arrêtez de m'appeler ainsi ! Je ne suis pas votre fille... Je vous défend de m'appeler ainsi ! Pourquoi vous attaquer à Crile ? Il n'est rien pour vous...

- C'est vrai, il ne semble être rien... Mais sache qu'il trouble la trame... Il ne sait même pas qui il est lui même... Il y a tant de choses que tu ignores...

- Je ne céderais pas. Aénor me donne sa force, je vous combattrais !

- Aénor ?? Celle qui a osé s'immiscer dans ton esprit ? Elle devra payer cela.... "Il sembla peinée en disant cela".

Len tremblante baissa la tête, mais serra plus fort sur les poignées de ses dagues.

- Je ne le tuerais pas, il est mon ami. Vous voulez le tuer a cause de la druide ? Parce qu'il l'a assassiné ?

L'homme sembla surpris par la remarque et esquissa ensuite un sourire...

- Un assassin ?

- Crile ne l'ai pas, il ne le sera jamais ! J'ai confiance en lui !

- Du calme ma fille.

- Je vous défends de m'appeler ainsi, vous m'entendez !

L'homme parût peiné, puis...

- Suffit !

Len se tut...

- Tu vas arrêter tout de suite tes enfantillages, nous avons plus important a faire, tu as une mission a accomplir...

- Je ne le ferais pas !

Len se jeta sur lui pour tenter de le tuer a nouveau malgré sa peur. Elle fut projeter dans les airs comme une poupée et tomba à l'eau. Là 2 nagas se saisir d'elle.

- Lâchez là ! Ne toucher pas à une Kaldoreï !

Les deux hommes serpents s'exécutèrent. Len semblait abattus, mais avait toujours une flamme dans le regard.

- Autant me tuer.... Car je ne ferais rien de se que vous demander....

- Sors de l'eau.... Approche ma fille...

- Je vous le répète, je ne suis pas votre fille !

Len avait une larme à l'oeil et serrait les poings.

- Oh que si....

Len n'en pouvant plus se jeta sur lui pour tenter de lui ôter son masque. Des volutes d'ombres jaillirent du sol et s'emparèrent d'elle la plaquant au sol en forme de croix.

- J'en ai assez Lacrima... Tu vas obéir a ton père et cesser tes crises rebelles ! Il en va de l'avenir d'Azeroth.

- Je vous le répète, je ne ferais rien pour vous ! Tuez moi ! Je tiendrais ma parole envers mes amis !

L'homme sourit et s'approcha d'elle... Il lui chuchota...

- Je n'ai aucune raison de te mentir...

Il lui posa la main sur la joue avec tendresse en lui caressant les cheveux. Elle lui cracha dans la main. Puis soudain les ombres l'envellopèrent, Len était libre. Elle sentit quelque chose à son mollet. Il y avait une étoffe de tissus manifiquement confectionnée. Len la connaissait... Sa mère était couturière... C'était le symbole de l'union avec son père. Malgré les tâches dont l'étoffe était impregnées, Len le reconnut. Elle devait parler à Crile, elle avait besoin de réponses, malgré les risque que cela comportait.

Une larme coula le long de sa joue.

Elle partit à sa recherche...


Tu ne sais rien de la sagesse tant que tu n'as pas fait l'épreuve des ténèbres, qui te retranchent d'un chacun, sans recours et sans bruit.

Len fut attirée par une force, elle le sentait, elle se dirigeait droit vers Undercity, mais quelle importance ? Elle le savait là... Dans les ruines de Lordaeron. Au fond d'elle, elle le vit... comme on voit en plein jour. Elle se dirigea en toute hâte dans sa direction. Crileloup était vraiment là. Que faisait-il dans pareil endroit ? Len ne le savait pas... Il la regarda surpris.

- Len ?
- Crile....
- Que fais-tu ici ?
- Je te cherchais....
- Ah...

Crileloup sembla plus méfiant.

- Es-tu seul ?
- Un tisseur n'est jamais vraiment seul, Len.

Crile lui sourit. Len semblait triste.

- J'ai besoin de réponses.
Elle inspira a fond, puis :
- Crile, qui es-tu vraiment ? Pourquoi interfères-tu dans la trame ?
- De quoi me parles-tu ? Tu fais partie de ceux qui me connaissent le mieux.
- J'ai croisé quelqu'un il y a un petit moment... Il m'a dit que tu devais mourir, c'est celui qui veut ta mort...

Len semblait perdue.
- Il m'a dit que tu n'étais pas ce que tu semblais être... Et... Qu'il était mon père....
- Quoi ?! Ecoute moi Len, tu sais bien que je ne t'ai jamais menti...

Crileloup se rapprocha avec douceur.

- Que puis-je savoir réellement ? Qui es-tu ? Qui suis-je ? Est-ce que tout cela n'avait pas été prévu ? Notre rencontre... Lacrima...
Len serra les poings en baissant la tête
- Je ne suis qu'un jouet.... Une machine à tuer... Rien d'autre. Rien.... Je n'ai pas vraiment d'âme.
- Len, ne le laisse pas vaincre ! Bats-toi ! La preuve que tu as une âme et que tu ressentes ce genre de sentiments. Tu es sensible Len...

Crileloup se rapprocha jusque à être en face d'elle... Len avait les yeux embués. Cela fit mal à Crile de la voir ça... Il la serra dans ses bras très fort. Il lui dit :

- Len, j'ai été ton amour, je t'ai aimée et je t'aime toujours, même si ce n'est plus pareil qu'avant... Tu as une place dans mon coeur.... Et tu l'auras toujours, ne le laisse pas t'abattre ainsi.
- Mon passé n'est que mensonge Crile ! J'ai essayé de me sortir de tout ça...
- J'ai essayé aussi. N'en fait pas un échec.

Len le repoussa gentiment un peu en arrière, se dégageant de son étreinte.

- Len...
- Je me suis battue toutes ces années ! Croyant que mes parents étaient morts.... J'ai crée Lacrima dans ce but, mais tout cela était faux !
- Qu'est-ce qui te prouve que c'est bien ton père ?

Len lui montra sa cheville.
- Ceci est le symbole de l'union de mes parents... Il me l'a laissée...

CrileLoup regardait Len intensément.
- Je te dois une explication je crois...

Len hocha de la tête, les larmes aux yeux.

- Je vais te dire un secret, que très peu savent sur moi.... Mais promets moi de ne le raconter à personne.

Len les larmes aux yeux le lui jura.

- Très bien...
Crile s'approcha et lui chuchota... Len ouvrit de grand yeux ne semblant pas comprendre la signification de ces paroles.

- Que ? Mais tu es bien Crile ?
- Je suis bien celui que tu penses. Seulement il y a des choses que je ne peux te divulguer... Seule mon Elue le saura et cela lorsque nous nous serons unis. Pardonne moi Len.

Len sentit en son esprit un flot de déception l'envahir... Tous les meurtres qu'elles avaient commis en étant manipulée lui revinrent à l'esprit en même temps, elle commença à crier. Elle souffrait, elle faisait du mal et n'était qu'un pion... Sa vie n'avait été qu'une illusion, du début à la fin. Elle sentait son âme tressaillir. Elle pleura toutes les larmes de son coeur en se tenant le visage. Des volutes de fumée noires la traversait de part en part. Chacune des ces fumées la hanterait pour toujours. Chacune représentait les meurtres de celle que l'on nommait "la larme de la nuit", Lacrima. Ses sens devenaient confus, elle ne voyait plus très bien. Tout semblait faux, rien n'était vrai.. Crile était-il vraiment son ami ? Les ombres grossirent et l'enveloppèrent. Le sang embua son esprit, ainsi que l'image de son père. Elle le voyait, chacun des meurtres qu'elle avait fait était pour lui. Le flot d'images se révélant à elle, elle crut devenir folle... Puis soudain une voix se fit entendre dans son esprit.

- Reviens moi ma fille...
Son père l'appelait... Elle le sentait.

Son âme fut consumée un instant par la haine, le désespoir, l'amour et tellement d'autres sentiments qu'elle n'aurait pu les dénombrer. Quelque chose se brisa en elle. Avant que son esprit ne bascule complétement, Len réussi a dire ceci à Crile :

- Pars ! Fuis ! Je ne serai bientôt plus...

Une dernière larme coula pour tous ceux qu'elle aimait.

Les ombres la recouvrir totalement. Elle fut submergée. Tout devint noirs.

A son réveil, Le Loup n'était pas là. Elle avait fui. Quelle importance... Elle le retrouverait bientôt, comme son père le lui avait demandé. Tout était clair, elle savait ce qu'il fallait faire. Cela faisait des années que son père et elle travaillaient là dessus, elle ne pouvait pas échouer... Son destin était scellé.

Elle eut un sourire en coin.
Lacrima était de retour, Len avait disparue, consumée par les ombres...

Pour mettre la raison sur la voie de la vérité, il faut commencer par la tromper ; les ténèbres ont nécessairement précédé la lumière.

Il faisait noir, complétement noir, aucune lumière n'aurait pu disperser ces ténèbres. La jeune Elfe aux cheveux azur était la seule chose qui avait une couleur autre dans ce monde, la seule chose que l'on pouvait discerner à l'oeil nu. Elle était seule et pleurait... Un autre Elfe adulte s'approcha soudain de la petite fille. Il était apparu dans ce royaume du néant comme par enchantement.

- "Pourquoi pleures-tu petite fille ?"

La petite se retourna effrayée.

- "N'aie pas peur, je suis là pour t'aider. Il eut un sourire en coin."

- "Pap... pap..."

- "Oui, ma fille, je suis là, je ne te laisserai pas. Pas comme tous ces menteurs qui t'ont trahie et bannie de leur vie."

La petite fille se jeta dans ses bras.

"On a tué tes parents n'est-ce pas ?" reprit-il.

Elle hocha de la tête tristement.

... et tu es malheureuse. Tu sens que l'on t'a tout pris, arraché tout se que tu aimais... Comme tous ses gens qui disaient t'aimer, sans réellement le penser. Tu as toujours été utilisée, manipulée et ça depuis ta plus tendre enfance. Ne ressens-tu pas de la colère, de la haine ?

Elle semblait hésiter.

"Les ombres qui t'entourent ne sont que le reflet de ces personnes, de leurs mensonges, de leur traîtrise... Tu es ici à cause d'eux. Tes soit-disant amis qui en fin de compte ne pensent qu'à leur propre bien... Observe-les, crois-tu vraiment qu'ils cherchent à te sauver ? Ils te méprisent, se moquent de toi. Aucun d'entre eux ne t'aime réellement. Tu n'es et ne restera qu'un pion pour eux, ma toute petite."

Elle sembla d'abord très triste et peinée, puis son visage s'empourpra de colère et de sa petite voix elle dit :

- "Je ne vous crois pas !

Elle se retira de ses bras.

- Ah oui ? Alors comment expliques-tu que l'amour que tu donnes, on te le vole à chaque fois ? Comme cette Illindra ou encore tes autres amants... T'en souviens-tu ? Tu n'es pas cette petite gamine que j'ai devant moi Len, tu es une lâche, qui s'enferme dans ce cocon pour refuser de voir la réalité en face.... Tu n'es rien.... Tu n'as pas d'âme...

Leneïa parut blessée au plus au point.

- "Vous disiez vouloir m'aider !"

- "C'est le cas. Suis-moi, ensemble nous accomplirons de grandes choses !"

- "Vous n'êtes pas mon père !"

- "Pourquoi dis-tu ça ? Le fait que le tissu que je t'avais donné n'est qu'une illusion ? Tu me fais peine à ton tour..."

- "Je ne ferai pas de mal !"

- "Tu en as déjà fait. Tes amis disent avoir besoin de temps.... Ils se préparent à ta venue, c'est tout... Aucunement à te redonner leur amitié : tu n'es rien pour eux, juste une jeune Elfe stupide que l'on peut manipuler à sa guise. Ce n'est pas la place que je te donne Lacrima, tu es forte, puissante et ils ont peur de toi. Tu ne pourras jamais être leur amie. Jamais...."

- "Je les aime... Je ne ferai rien !"

- "Mais eux, t'aiment-ils ? Ce connétable de pacotille te suit-il pour qui tu es ? Non ! Il te suit car tu peux le mener à redevenir lui-même, une fois cela fait, il te laissera, comme la dernière fois. Crileloup ton ami ?? Laisse moi rire, il te tuerait sans hésiter, sinon pourquoi se préparerait-il à ta venue ? Aénor ?? Cette prêtresse qui dit travailler par Elune, une soeur pour toi ? Tu te fourvoies une nouvelle fois... Elle n'a pas confiance en toi et ne l'aura jamais.... Regarde hier soir... Elle semblait si heureuse de te voir... Elle est lâche et elle n'ose pas te tuer, c'est la seule raison qui la pousse à te laisser en vie..."

- "C'est faux ! C'est faux ! Elle m'a ramenée à la vie ! Je ne vous crois pas !"

- "Ah ? Seulement les circonstances ont changé, ainsi que les sentiments qu'elle éprouve pour ta petite personne.... Tu as tenté de la tuer. Tu en veux à Crile... Les sentiments changent si vite.... Ils ne seront plus tes amis. Elle a l'oreille du barde, et crois moi qu'il n'est pas possible qu'elle dise du bien de toi. Si elle t'a épargné, c'est qu'elle y avait intérêt, ne serait-ce que pour ne pas choquer son mâle."

- "C'est un mensonge de plus.... Il faut les comprendre."

- "Si tu veux croire ceci, grand bien te fasse, mais je sais désormais que tu tueras Crile.... Et tu le sais aussi Len..."

- "Pourquoi dites-vous cela ?"

- "La petite résistance que tu m'opposes et futile. Alors que nous sommes ici, ton corps agit différemment, ton âme s'est divisée... Nous sommes dans ton esprit. Lacrima agit à sa guise désormais... Regarde..."

Il pointa son doigt. De là jaillit un décor avec ses parents.

- "Regarde ma fille, regarde, et reste perdue pour une éternité dans les tourments de cette scène si délectable. Je reviendrai te sauver."

Il disparut dans les ombres. La scène de la mort de ses parents se repassait devant elle, sans qu'elle ne puisse rien faire. Son père se fit égorger à nouveau devant elle. Sa mère violée a maintes reprises puis égorger. Elle ne pouvait fuir, ni même fermer les yeux. Elle entendait tout. Elle pleurait, ses larmes et ses pleurs se mêlant a cette scène ignoble. Elle devrait la revivre jusque à en devenir folle... La voix de la petite fille se fit entendre.

- "Aidez moi... mes amis, aidez moi... "

Elle sanglotait, tremblante de peur et de peine.

Les lumières qui sont en nous sont transformées en ténèbres, et les ténèbres dans lesquelles nous vivons sont terribles.