Un feulement du tissu, lente marée inlassablement ressassée.
Il me tarde de sortir, retrouver les jours anciens. Ceux où nous marchions côte-à-côte, où nous ne faisions qu'un.
Notre histoire a débuté dans les larmes et les cendres, mais n'en est-il pas toujours ainsi dans les grandes histoires d'amour ?
Elle était celle dont j'avais tant rêvée, tant espérée, appellée dans le noir de mes cauchemars ... dans ma sollitude.
Ma route avait croisé celle d'un homme, son ami de l'époque, mais ils étaient si mals assemblés que je n'ai nulle honte à lui avoir fait ouvrir les yeux sur celui-ci. Ils étaient si différents, elle, alliance de la fragilité et de la détermination, et lui, aveuglé par son devoir et la cupidité propre à la race humaine. Leur rupture fut brutale et sanglante, mais alors elle découvrit qui elle était.
Les jours devinrent années et les années, siècles puis millénaires .... et pendant tout ce temps notre passion ne s'affaiblit point. Nous avons souvent été séparés , mais nos deux âmes ont toujours résonné à l'unisson. Mon corps frémit encore au rappel de ces âges.... Mais aujourd'hui, elle est à nouveau égarée. Comme à l'époque où elle marchait aux cotés de celle qu'elle avait enfin la force d'appeler sa soeur. Quelle erreur, mais quel délice, une des plus adorables âmes que je n'ai jamais rencontrées et le festin fut des plus copieux car son enfant se joignit à la fête. Alors nos aventures prirent de nouvelles tournures, des plus trépidantes, des plus intenses ... à l'image de notre lien, de notre couple.
Mais une intrigante est venue se mettre ces derniers temps entre nous deux et goûter à son sang . S'il m'est donné de mettre la main sur cette soeur, je vous promets que son agonie sera lente...
Depuis elle n'est plus elle-même et me voici aveugle et muette, en proie à une interminable famine.
L'on me nomme Redemption, et l'éclat de mon tranchant est craint par tous. Associé à son nom à elle il est le symbole de la mort... Tyranael... Quand te rappeleras-tu de ton nom ? Le monde n'a pas tant changé que cela, le monde ne t'as pas oubliée, le monde ne saura jamais te pardonner... Aucun être ne peut te comprendre, je suis la seule qui entende et comprenne ta complainte... Je suis à toi, rien qu'à toi, ta soeur, ton amante, ta maîtresse... Je suis ton seul plaisir charnel. Cesse ta lutte inutile et sors moi de ce sac. Nous avons encore tant de choses à accomplir ensemble et le monde scandera à nouveau notre nom.
Je t'attends, ne sois pas trop longue, je commence à avoir faim .......