Stase d'ombre

* Reprenant mon serieux *

" Oui oui bien sur mais il y a un souci avec Jay ??? "

* ma voix était trainante ... hésitante, je regardais hong inquiete*

Hong fronce les sourcils et se lève puis s'habille en un tournemain.

- Nous ferions mieux de nous dépêcher chou, ils ont peut-être - Jay a peut-être - besoin de nous. Ne les faisons pas attendre.

Donnant la main à sa compagne, ils se préparaient silencieusement tous les deux, chacun dans ses pensées...

L'aube venait poindre à la fenêtre de la maison. S'extirpant avec difficulté du lit, Eli, regarda celui-ci avec envie, mais se leva cepandant. Se préparant à manger, elle vit arriver sa douce toute aussi peu reveillée qu'elle. Elle lui sourit et l'invite à la rejoindre, ne faisant pas de bruit, tout le monde n'étant pas reveillé.

Enfin, après s'être restaurées, elles prirent leurs affaires et Eli suivit sa douce vers l'endroit qu'elle connaissait si bien. Elle en profita pour envoyer un message via le Fil.

Cril ? Nous arriverons dans la matinée avec Nedy.

Aelwenn a écrit:

Tout en émettant ces pensées elle s'était approchée de la couverture. Avec l'extrémité de son bâton, elle en souleva lentement le coin...

- "Mais..."

La prêtresse connaissait bien l'objet camouflé par la couverture. Elle avait témoigné des efforts de dame Aénor pour le maîtriser ces derniers mois.

Un métier à tisser le mana...

Les choses devenaient plus claires. La furtive s'était visiblement spécialisée dans la couture du Tisse-ombre.

Mais pourquoi ? Ce n'était ni une démoniste, ni une prêtresse de la face cachée de la Lune. Enfin, jusqu'à preuve du contraire. C'était une furtive, non rompue aux arts mystiques... Ce qui expliquait d'ailleurs la déperdition d'ombre et l'ambiance malsaine de la pièce.

Le barde répondit d'un ton soucieux à la question de Nhiouashar :

° Jaylini a un souci Nhiou. Il semblerait qu'elle se soit trouvée emprisonnée dans un cocon d'ombre. On se rend sur place à Quel'Drassil où, d'après nos informations, des Hauts-Elfes l'ont recueillie. On se rejoint sur place ou au port de Menethil, comme vous préférez. °

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La suite se déroulant sur Quel'Drassil, elle est plus à sa place en étant racontée ici.
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° Dites... je ne sais pas si ça a un rapport mais... j'ai commandé il y a peu à dame Jaylini un ensemble en tisse-ombre gelé. On a fini par annuler la commande mais je crois qu'elle a tout de même passé beaucoup de temps à tisser pour elle-même. Enfin... je crois. °

Son regard désormais parfaitement à l'aise dans l'obscurité de l'atelier acheva d'en faire le tour à la recherche de derniers détails. Les reliefs de repas finirent dans une fiole qu'elle se hâta de reboucher pour une analyse ultérieure. Il fallait faire vite si elle ne voulait pas manquer le dernier vol pour Menethil.

Quand elle arrive enfin en Quel'Drassil, la jeune prêtresse ne se sent pas tellement à l'aise au milieu de cette hostilité presque ouverte. Elle, le pur produit de Darnassus, se sent oppressée, épiée dans ses moindres gestes. Si dame Tyrande jouit encore d'un peu de respect, il n'en est pas autant de ce félon de Fandral pour qui la haine des Quel'Drassis est profonde.

Comment des frères ont-ils pu en arriver là ? Maudite soit donc cette magie qui leur brûle l'âme au moindre vacillement de leur volonté et les monte les uns contre les autres. Quel besoin si impérieux... Elune, aide ta servante dans l'orage et guide ses pas vers celle qui souffre.

Sur la défensive, mais laissant loin d'elle ses ombres protectrices, elle se laisse guider au chevet de la métisse, un peu raide, avant de retrouver ses amis, non sans soulagement. Tout le monde a l'air très affecté et l'ambiance pourrait finir par la gagner si elle ne prenait pas garde à rester très professionnelle et l'esprit le plus dégagé possible. Alors, quand enfin Vaya autorise tacitement l'examen du corps de son élue, elle s'avance et vient observer de près ces marques étranges qui se sont étendues sur son visage.

Elle se souvient de ce moment de détente en Aldor. Elle se souvient de cette sensation fugitive qu'elle avait eu en observant de près ce tatouage, une impression de verrou sur laquelle elle ne s'était pas attardée. Etendant ses sens, elle prend conscience des ombres qui s'échappent en volutes subtiles, contenue par la magie des gens qui veillent sur eux. Le "verrou" semble affaibli. Alors, délicatement, elle glisse ses doigts dans la main inerte de la Tisseuse, s'asseoit à ses côtés, et laisse chuter son niveau de conscience à un niveau infantile, puis reptilien, puis bientôt c'est une pure génétique qui s'adresse à une autre, langage de corps à corps harmonisé sur tous les plans d'existence. Elle sonde la Tisseuse, son physique, sa psychée, sa raison, son intuition, balayant l'éventail des champs de manifestation de cette vie en suspens.

Que de vide... Il y a forcément des réponses.

- "DYLI !"

C'est en sursaut, moite, que la prêtresse se dressa sur ses pieds. Elle était visiblement alarmée et semblait peiner à retrouver ses esprits, comme si elle émergeait, à bout de souffle, d'une eau noire et glacée.

Le mantra contre la peur ne fut pas de trop pour décrocher les dernières griffes de cette lèpre qui aurait voulu lui envahir l'âme et se nourrir de la terreur qu'elle invoquait.

Quelle entité malsaine était capable d'une telle vilenie ? Elle y reconnaissait un comportement classique des ombrefiels mais elle savait aussi qu'il ne s'agissait pas de ça mais de quelque chose de bien plus construit, bien plus subtil encore que cette forme de vie primitive qui se gave d'émotions fortes.

Elle avait déjà ressenti ce genre d'appel angoissant, ces terreurs indicibles. Il s'agissait d'un cauchemar, ce cauchemar dans lequel elle avait été plongée en représailles à sa félonie, sa trahison supposée au regard de sa mère quand cette dernière avait appris combien sa fille s'autorisait de libertés avec le dogme de la politique darnassienne.

Une fois guéri des terribles cicatrices psychiques que lui avait infligée cette épreuve, elle en avait gardé cette facilité à manipuler les ombres et la noirceur des êtres, à la retourner contre eux, à en exploiter les faiblesses et les subtilités. Mais aujourd'hui il n'était pas question d'elle. Quelque chose ou quelqu'un faisait subir à la métisse un traitement indigne d'un être vivant. Mais qui ? pourquoi ?et comment ?

Peut-être pourrait-elle en savoir plus, mais une telle "plongée psychique" nécessitait une préparation dont elle ne disposait pas, à commencer par la sécurité de son élue auprès d'elle et qui, par la grâce de leur lien inaltérable, saurait la ramener des égarements les plus fous.

Avec délicatesse elle libéra la main de la métisse qu'elle n'avait pas lâchée et revint, éprouvée, vers les autres membres de l'expédition et les quelques personnes qui les accompagnaient. Il lui fallut toute sa discipline d'esprit pour masquer l'état de faiblesse mentale dans laquelle l'avait laissée l'opération. Elle aurait beaucoup donné pour une goutte d'huile essentielle de néantine et de doulourante en dilution faible pour passer l'intense migraine qui l'assaillait.

- "Jaylini souffre d'un mal de cauchemar. Il est possible d'investiguer plus profondément, mais ça demande d'être préparée et là... je ne le suis pas, je ne peux pas... Et puis, je pense que... que dame Vaya a de bien plus grandes chances que moi car la... la psychée de dame Jaylini ne m'est pas familière. Je regrette... Je... je vais prendre ma pierre de foyer et... et retrouver mon chez-moi. Je suis vraiment désolée..."