Un passé gênant

Une annonce dans la presse gobeline a écrit:

A l’attention de la Mortelle Onction et de ses ennemis : je détiens une lettre signée d’un Primat, dont le contenu suffirait à ruiner votre réputation. Votre procès approche, vous n’avez pas besoin de ça, croyez-moi. Cette lettre est aujourd’hui à vendre au plus offrant. Si vous êtes intéressé, publiez un article dans ce journal indiquant à quelle adresse je dois envoyer les modalités de l’enchère. Que le plus généreux gagne.

(Merci Laena : ))

- "Yo l'barde ! T'vois c'que j'vois gars ?"
- "Mmh ? Bonjour à toi l'ami. De quoi parles-tu donc ?"
- "Bonjour messire" répondit également Aénor.
- "T'es plus un enn'mi des citrouillards ?"
- "Des moyens qu'ils mettent en œuvre, pas des personnes, mais pourquoi tu me dis ça ?"
- "C'que t'es naze... lis !"

Evidemment la lecture ne le laissa pas indifférent. Il connaissait cet article puisque quelques heures plus tôt Cymbelîne elle-même les avait discrètement avertis de son existence. Il lut attentivement toutefois pour vérifier qu'il s'agissait bien intégralement du même. Aénor prit le journal pour le détailler un peu plus et vérifier l'édition et quelques informations mais en vérité le petit jongleur leur laissa volontiers l'exemplaire et elle put s'interrompre dans son examen. Ils avaient le nom de l'imprimeur qui était aussi l'éditeur. La direction était donc toute choisie : en route pour retrouver qui avait fait publier cet encart.

C'était l'une des toutes premières fois où Cymbelîne faisait preuve d'efficacité. Avec les révélations qu'elle avait faites concernant Mystiruis, fracassantes s'il en est, ça faisait beaucoup d'eau au moulin des accusateurs pour le procès. Sauf que pour l'heure tout était virtuel, non seulement parce que la prêtresse d'ombre n'avait pas la même version des faits, et des preuves à avancer pour la conforter, mais aussi parce que sans le manuscrit qu'évoquait l'article, l'avantage n'était que du vent qui restait à concrétiser. Et leurs moyens n'étaient pas ceux d'un ordre aussi puissant que celui de la Mortelle Onction. Il allait falloir la jouer fine.

Mais alors qu'ils aillaient reprendre le griffon pour la Baie-du-Butin en quête de plus d'informations, Aénor posa doucement la main sur le bras de son Loup.

- "Loup, attends."
- "Quoi donc mon Aube ?"
- "Si on se met à poser des questions de front comme ça... "
Il fronça les sourcils.
- "Mmh mmh... je vois ce que tu veux dire..."
- "Ils vont se sentir menacés et peut-être devenir encore plus méfiants qu'ils le sont sans doute déjà. Et puis le journal n'est qu'un intermédiaire tu sais."
- "C'est ce que je pensais oui. Qui s'adresse à la Mortelle Onction s'est déjà prévu une solide base arrière non ? Donc on ne pourra pas faire plus de mal ?"
- "Oui.. oui bien sûr mais... "
- "Et puis le journal n'est pas une oeuvre de charité. Quelqu'un a bien payé pour faire imprimer ça."
- "Oui oui je sais bien..."
- "Parle moi ma Lune." encouragea-t-il d'une voix douce.
- "Et bien... pour ce genre de choses... on ne devrait pas plutôt laisser faire Jaylini ? C'est plus dans ses cordes non ?"

Il sourit pour toute réponse, une seconde avant que l'éther de la grande Trame de Paix ne se mette à résonner d'appels pour la plus célèbre couturière d'Azeroth.

° Jay ? Tu entends ? On a sans doute besoin de tes services. °

° Nous avons une autre carte en manche. A voir si elle s'avère utile. °

Dès qu'ils en eurent l'occasion, les Vertefeuilles s'arrêtèrent pour rédiger un court message à l'intention de leur atout caché.

CrileLoup et Aénor a écrit:

C,
Courage, les premiers résultats sont là. Si nous parvenons à obtenir ce que tu as révélé, nous aurons un avantage majeur. Nous oeuvrons de notre côté. Si toi tu as l'occasion de mettre la main sur ce qui nous intéresse, ne t'en prive pas.
Il faudra aussi qu'on parle de M. et sa descendance car elle a des preuves irréfutables qui prouvent sa version des faits. Une falsification est hautement improbable.

CrileLoup
Barde des Tisseurs de Paix
(et Aénor pas loin derrière)