Cette jeune personne l'avait intriguée... beaucoup de ressemblance avec leur amie. Beaucoup trop d'ailleurs. Elle l'avait écoutée attentivement ce soir là, au bord du lac où ils s'étaient tous retrouvés pour tenter de l'aider à faire ressurgir de sa mémoire les souvenirs passés.
Et puis soudain. .cette sensation l'avait remplie... Elle avait senti la marque d'Elune. Oh, fugacement, l'espace d'un battement de cils mais suffisamment clairement pour qu'elle en soit intriguée. Elle l'avait scrutée, cherchant son regard. Seuls ceux qui avaient reçu le rituel des mains des prêtres d'Elune pouvaient dégager cette aura. Elle ne ressemblait en rien à une disciple mais il fallait qu'elle en ait le coeur net...
Les archives du Temple ressemblaient à un dédale labyrinthique, enchainement de travées de bois immensément longues, des étagères à perte de vue, chacune portant des parchemins bien rangés. Enfouis dans les sous sols du Temple, ils regorgeaint de documents en tout genre, des plus anodins aux plus surprenants. Année par année, chaque classe de novices, chaque cérémonie, chaque rituel était soigneusement annoté et conservé dans des vélins. Seule une poignée de prêtresses avaient accès à ce lieu étroitement surveillé. L'entrée principale était gardée par des novices de confiance, nommées par la vieille prêtresse Amoora elle même. Et chaque entrée, chaque demande était consignée soigneusement.
Capuche sombre sur la tête, Aénor entra d'un pas vif dans le quartier des hautes prêtresses, passa le bureau des sentinelles et celui d'Amoora, puis s'assurant que personne ne la voyait, sa main s'empara d'une épaisse étoffe de velours qui découvrit une porte dérobée. . Les parties de cache cache avec sa soeur lorsqu'elles crapahutaient dans le temple enfants, sous la bienveillance de leur grand mère, avaient finalement du bon.. même après tant d'années. Aénor ne put s'empêcher de sourire. De sa poche elle sortit une petite clé en argent sculptée, fit tourner la serrure par deux fois puis libéra le passage avec une rapidité qui fit à peine bouger le tissu. Elle s'engouffra dans l'escalier en colimaçon qui reliait la porte... à une salle oubliée des archives.
Dans la pénombre, avec des gestes assurés, elle prit une bougie sur l'étagère, alluma la mèche et s'assit à la table après avoir retiré le plus gros de la poussière. Et commença à chercher dans les archives des rituels d'Elune, prenant le dernier des registres rempli.