Tisseurs de Paix
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Guilde pacifiste sur le serveur Kirin-Tor - Jour après jour les Tisseurs oeuvrent à la paix d'Azeroth
 
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 Nuit de Sanssaint

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Aelwenn

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MessageSujet: Nuit de Sanssaint   Nuit de Sanssaint Icon_minitimeJeu 15 Mar 2007 - 11:46

Que c'était beau !

Il était rare qu'une oeuvre humaine l'émeuve, mais là, devant la beauté simple et lumineuse de ces centaines de photophores colorés, elle fut touchée, sans l'avoir prévu. De longues rangées de bougies décoraient la fontaine sur la petite place devant la banque de Hurlevent et c'était un ravissement pour les yeux. Tout le monde y était sensible : l'ambiance était joyeuse et détendue. Aelwenn, qui venait de faire les boutiques avec son amie Scylla, se sentait emportée par cette ambiance festive. Elle se sentait heureuse et détendue, fatiguée par les combats de la journée mais tellement désireuse de se délasser qu'elle n'en avait cure. Elle ne pensait qu'à cette jolie chemise jaune qu'elle venait d'acquérir et qu'elle pensait accorder avec sa belle robe d'acolyte d'un jaune plus pâle. Ca lui irait sans doute à ravir et elle avait hâte de procéder à l'essayage.

Dans le hall de l'immeuble de l'hôtel au sein duquel le bon père Famjiso avait un appartement, c'était encore plus festif : rires, chants, éclats de voix et cris de joie divers égayaient tant et plus au point que l'aubergiste elle-même se massait fréquemment les joues pour détendre ses muscles endoloris par tant de gaieté. Aelwenn riait comme une petite folle, observant chacun dans ses déguisements improbables, jouant avec diverses animations dont un jeu de pommes d'amour auquel Scylla participa également.

Tout bascula avec cette métamorphose qui fit d'elle une humaine à l'allure provocante. Elle ne portait qu'une chemise très courte qui exposait tout son ventre (harmonieux cependant, plat et musclé) et laissait offerte aux regards une large part d'une poitrine qu'elle découvrait bien plus généreuse que la sienne. D'instinct elle croisa les bras pour se soustraire à la curiosité publique, se recroquevillant tandis qu'elle sentait ses joues s'empourprer. Mais personne ne semblait s'en offusquer, loin de là. A vrai dire personne en cet instant ne s'occupait d'elle. Scylla elle-même était occupée à extraire un masque grotesque d'une pochette surprise et semblait très à son affaire.

L'apparition d'une humaine à peine haute comme une table, chapeau pointu compris et tellement semblable à une poupée, fit également beaucoup pour la distraire de sa pudeur : La dame miniature expliquait à qui voulait l'entendre les mérites de la technologie gnome et de son agrandisseur de monde qu'elle exhibait avec fierté. Et puis, euphorie collective aidant, elle se détendit. Elle prenait même finalement un certain plaisir à se montrer sous cette forme qui ne semblait choquer personne. Elle n'émouvait même pas Scylla, étonnamment, qui devait sans doute préferer son physique d'Elfe à celui d'une humaine plantureuse et dépoitraillée. Aelwenn avait bien tenté de tirer un peu sur les pans de son chemisier mais il était délibérément taillé pour être provocant et offrir aux regards le maximum de ce que la morale pouvait accepter : la moindre tentative pour serrer le noeud qui maintenant les pans fermés ne faisait que mettre un peu plus en valeur des courbes bien trop généreuses à son goût.

De guerre lasse, elle avait fini par abandonner et par se lancer dans la foule, désireuse d'oublier ce "détail". Elle se mit à danser à la façon humaine au milieu d'une foule d'individus anonymes qui se félicitaient les uns les autres d'être là. Tout le monde prenait plaisir à cette atmosphère libertine et chacun s'amusait à éprouver une forme qui n'était pas la sienne : feux follets, dragonnets, gnomes lépreux, pirates et autres monstruosités plus ou moins grotesques rivalisaient d'entrain pour animer la fête. La musique était forte et rythmée et chacun y trouvait son compte. Scylla elle-même, reconnaissant Aelwenn à son seul rire partit dans une danse fort lascive, remontant impudiquement les pans de sa robe le long de ses cuisses ou plongeant les mains dans son giron en se trémoussant comme une donzelle enfiévrée. Aelwenn n'en croyait pas ses yeux ! Son amie n'était qu'une dévergondée qui lui arrachait des larmes de rire tant elle se donnait à fond dans son rôle d'allumeuse, accompagnée en celà par quelques autres qui s'ingéniaient à l'entraîner et l'imiter tout à la fois. Son masque de Nain contrastait tellement avec son déhanché de gitane torride que le spectacle aurait fait sourire le plus sinistre des banquiers de ForgeFer.

Aelwenn était aux anges, et faillit même oublier toute méfiance quand Scylla s'approcha, langoureuse, pour lui voler un baiser, ne réussissant qu'à la faire rire un peu plus, anonyme au milieu de cette foule joyeuse qui bondissait en tous sens. Le temps passa sans qu'elles y prennent garde et c'est la fatigue, en vérité, qui lui permit un peu de redescendre de son nuage, la laissant en sueur sur le bord du trottoir, toute grâce évaporée, continuant à se laisser bercer par les rythmes effrenés joués par une compagnie de batteurs gnomes. Scylla, elle, bien qu'elle dût respirer difficilement sous son masque, ne se lassait pas de se trémousser, pas plus qu'elle ne renonçait, malgré ce dernier, à poser ses lèvres par surprise sur celles de la prêtresse momentanément humaine dès que l'occasion se présentait. Aelwenn en souriait.

En l'occurrence la prêtresse prenait le parti de penser que c'était un petit jeu entre elles et n'avait pas coeur à rabrouer son amie dans cette ambiance de fête. Elle se contentait d'esquiver quand il le fallait, se refusant à céder aux coquines provocations de la druidesse. Scylla saura-t-elle un jour trouver un amant qui la comble ? se demanda un instant Aelwenn. Elle appela de ces voeux un tel Elfe pour enlever le coeur de son amie qu'elle ne pouvait s'empêcher de deviner souffrante de cette situation. Un nouveau changement de rythme dans la musique faillit avoir raison de ses interrogations, mais une idée naquit dans l'esprit de la jeune Elfe : Il fallait absolument qu'elle montre son déguisement au seigneur Vârghas !
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MessageSujet: Re: Nuit de Sanssaint   Nuit de Sanssaint Icon_minitimeVen 16 Mar 2007 - 19:15

Elle l'avait croisé en tout début de soirée à l'auberge du Cochon Siffleur, une taverne populaire mais avec une large mezzanine où l'on pouvait s'isoler de la foule agglutinée au comptoir pour deviser sereinement. Peut-être y serait-il encore malgré l'heure avancée ? D'un pas rapide elle s'engagea dans les ruelles de Hurlevent, signalant à Scylla son départ d'un geste rapide. La druidesse la rejoignit et se fit expliquer l'idée en deux mots : elle voulait faire une surprise à Vârghas, se faire passer pour une autre le temps que le déguisement tiendrait, profiter d'une autre identité.

C'était un peu stupide, un peu gamin, mais tellement drôle qu'elle ne voulut pas entendre la petite voix qui lui susurrait que ce petit jeu pouvait être risqué. Elle la relégua bien vite dans un coin de son esprit avant de devoir renoncer à son envie de s'amuser. Elle avait tellement envie de se divertir, de faire des choses un peu spontanées ! Ce déguisement lui donnait enfin l'occasion de libérer un tout petit peu de cette pression, ce carcan de l'apparence qu'elle se doit de maintenir en toute heure et en tous lieux.

Reese, le tavernier, les informa que le seigneur Vârghas était parti, et il pouvait même préciser qu'il comptait se rendre au Parc. Ni une ni deux, les deux Elfes (ou plutôt l'Elfe masquée et l'Elfe métamorphosée) se rendirent au Parc où elles repérèrent bien vite l'armure rouge sang et l'arme impressionnante du seigneur Vârghas. Il était assis face au bassin, et Aelwenn ne prit même pas le temps de vérifier ce qu'il faisait. Prise d'une soudaine envie de jouer les femmes fatales, chose impensable sans son déguisement, Aelwenn se positionna derrière l'Elfe assis et glissa lentement ses doigts courts dans les cheveux de ce dernier en partant des tempes, lui demandant comment il se faisait que si bel étalon se trouve si esseulé un soir de fête.

Vârghas, tel qu'à son habitude, resta d'un calme olympien. Il se contenta de se lever en silence pour faire face à son interlocutrice. Il la toisait dans une interrogation silencieuse et glacée. Aelwenn était un peu ennuyée mais poussa un peu le jeu, prise d'une idée subite. Elle colla son corps d'emprunt sur la cuirasse écarlate (et très froide) et adoptant un comportement que la morale aurait sans doute réprouvé : elle soupira lascivement, faisant glisser la main sur le torse de métal avec un regard gourmand, bien consciente de la vue imprenable que l'Elfe devait avoir sur son décolleté plongeant. Elle voulait provoquer une réaction, et tentait la gêne : elle eut gain de cause. Sans doute pas choqué mais - espérait-elle - au moins un peu décontenancé, Vârghas fit un pas en arrière qui l'amena au bord du bassin. Alors, féline et sensuelle, Aelwenn s'avança encore, comme si elle ne voulait pas rompre ce contact, adoptant un regard provocateur et brûlant. Mais à l'instant de le toucher de nouveau, elle imprima une violente poussée destinée ni plus ni moins qu'à faire chuter le seigneur Vârghas dans le bassin ! L'Elfe bascula de façon fort peu gracieuse en provoquant une immense gerbe d'eau. Aelwenn éclata de rire ! Mais son rire fut de courte durée : Scylla, malicieuse, avait deviné son manège et la poussa à son tour. La prêtresse ne put que sauver les apparences en essayant de ne pas tomber comme un sac, et n'eut que le reflexe de se boucher le nez.
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MessageSujet: Re: Nuit de Sanssaint   Nuit de Sanssaint Icon_minitimeLun 19 Mar 2007 - 15:08

Par Elune que cette eau était froide ! Ce corps humain y semblait bien plus sensible que le sien. "Scylla ! hurla la jeune prêtresse, tu me paieras ça je te le promets !" Mi-colère mi-rieuse, Aelwenn lança un regard furieux à la druidesse pliée de rire au bord du bassin. Le seigneur Vârghas, qui avait reprit pied promptement, la toisait également d'un regard froid qui ne se démentit qu'à peine lorsqu'il retira, d'un geste fier, ses lunettes sans tain. Aelwenn, qui se sentait ridiculement petite face à lui dans son déguisement, n'avait aucune envie de subir des reproches et se hâta d'en faire un allié en s'agrippant à son bras pour lui suggérer à l'oreille, malicieuse, de la venger en se saisissant de la moqueuse restée seule sur le bord.

Elle pariait sur le fait que le seigneur Vârghas avait de l'humour, malgré sa froide apparence. De fait, d'un geste d'une promptitude irréelle, son poing se referma sur la cheville de la druidesse et la tira vers l'eau avec vigueur. Scylla eut à peine le temps de crier, tentant vainement de se retenir au granit. Elle ne put contenir une seconde la puissance de Vârghas et eut tôt fait de se retrouver à l'eau à son tour dans un grand éclaboussement. Aelwenn força alors sa chance et, s'appuyant des deux mains sur l'épaule de Vârghas, tenta de le couler sous l'effet de son poids. Il se laissa faire, jouant le jeu alors qu'il aurait très certainement pu s'y soustraire d'un geste habile qui aurait retourné la pauvre Aelwenn comme une crêpe, mais l'heure n'était pas au combat. Cependant, pour montrer qu'il n'avait pas perdu le contrôle et que tout se déroulait avec son consentement, il s'assit tranquillement au fond du bassin, retenu par le poids de son armure.

Au départ Aelwenn n'était pas dupe, pensant que Vârghas faisait le malin et retenait sa respiration, mais au fil des secondes qui s'égrenaient tandis que Scylla prenait plaisir à évoluer entre deux eaux, elle commença à s'inquiéter. S'approchant de Vârghas qu'elle distinguait difficilement sous la surface agitée, elle chercha son bras et commença à le hisser hors de l'eau. Elune ! Qu'il était lourd ! La pauvre prêtresse ne se sentait pas la force, dans son déguisement, de lever l'Elfe qui ne remontait pas et dissipa ce dernier d'un effet de volonté pour disposer de son corps d'Elfe, et tant pis pour la surprise.

Comme par enchantement, Vârghas remonta l'instant suivant. Il s'était bel et bien joué de la jeune Elfe et un petit sourire narquois se dessinait sur son visage tandis qu'il la regardait. Aelwenn se sentit rosir sous l'examen malgré la fraîcheur de l'eau. Souplement, malgré le poids de son armure, il s'extraya de l'eau pour observer depuis le bord les deux femmes qui pataugeaient.

Scylla s'amusait comme une petite folle, multipliant les évolutions savantes dans l'étroit espace du bassin, usant parfois de sa forme de morse par simple amusement, le plaisir de la transformation aussi peut-être, celui-là même qu'Aelwenn venait de goûter. Désireuse d'échapper à l'impression d'examen qu'elle venait de ressentir, la prêtresse reporta son attention sur Scylla qui le remarqua bientôt et s'approcha tout prêt de son visage, tentant à nouveau de lui voler un baiser, manoeuvre à laquelle Aelwenn ne put échapper qu'en se laissant glisser dans l'eau en riant des grimaces de son amie. S'agrippant au bord elle supplia alors le seigneur Vârghas de l'aider à s'extraire de l'eau froide. Mais ce dernier recula en silence, se contentant de la regarder se débattre dans sa robe comme un phoque malhabile.

- "Je vous en prie seigneur Vârghas, aidez moi à sortir."
- "Pas fou la belle, tu pourrais bien tenter une nouvelle farce."
- "Non seigneur, je vous l'assure. Acceptez de m'accorder un peu de toute cette puissance qui est la vôtre pour me sortir de là, s'il vous plaît."


Il céda aux suppliques de "la belle" et lui accorda son secours pour la hisser hors du bassin gracieusement tandis que Scylla se dépatouillait de son mieux pour sortir seule d'une façon si grotesque qu'Aelwenn ne put s'empêcher d'en rire. Ils dégoulinaient tous les trois sur le bord. La nuit était fraîche mais sans vent, ce qui rendait le détrempage supportable encore queqlues instants, celui de rentrer à l'hôtel particulier au sein duquel se trouvait l'appartement du bon père Famjiso.
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MessageSujet: Re: Nuit de Sanssaint   Nuit de Sanssaint Icon_minitimeMar 20 Mar 2007 - 15:58

C'est seulement à cet instant qu'Aelwenn surprit le regard de Vârghas. Il fixait d'un drôle d'air une feuille de papier flottant sur la surface encore agitée du bassin. Elle comprit subitement ! Quand elle l'avait poussé à l'eau Vârghas lisait cette lettre et elle ne l'avait pas remarqué. Une vague de confusion lui empourpra les joues tandis qu'elle s'emparait de son bâton pour récupérer le courrier détrempé.

La réaction de Vârghas fut étonnante. Elle eut quelques difficultés à l'interpréter. Ses mots disaient que ce courrier n'avait pas d'importance, que ce n'était qu'un courrier qu'il ne voulait pas conserver. Mais l'intuition d'Aelwenn lui criait le contraire, lui hurlait même. Quel genre de courrier peut-on lire au calme à l'endroit le plus beau de la cité à l'heure où on ne craint pas, en théorie, d'être importuné ? Aelwenn se sentait horriblement gênée et sa gêne décupla encore quand elle se rendit compte que l'eau avait pratiquement effacé la missive.

Vârghas disait ne pas souhaiter récupérer son bien. Ses paroles et tout son être trahissaient une sorte de fuite que la pauvre prêtresse ne parvenait pas à interpréter. Cédant à ses injonctions, elle laissa le courrier au sol, mais prit soin, mine de rien, de l'étaler bien à plat à un endroit où il était très improbable que quelqu'un le remarquât avant qu'elle n'ait l'occasion de le récupérer plus tard. Elle souhaitait tant réparer sa faute et retranscrire ce qu'elle pourrait encore déchiffrer. Elle se sentait vraiment honteuse des conséquences irréparables de sa hardiesse et balbutiait des mots d'excuse forcément maladroits, consciente de sa maladresse, ce qui ne faisait qu'augmenter son terrible embarras.

C'est à ce moment que Scylla, enfin hissée hors de l'eau, intervint de la conversation, se méprenant - volontairement sans doute - sur le sens des pommettes rosies et de la voix douce d'Aelwenn. Elle commença à s'excuser auprès des "tourtereaux", annonçant son départ. Aelwenn était stupéfaite et terriblement mal à l'aise. Elle aurait voulu disparaitre sous terre à l'instant. Elle exigea de Scylla qu'elle ne parte pas du ton le plus ferme qu'elle put trouver, très mal affirmé pour l'occasion.

Bien évidemment, malicieuse comme une vipère, Scylla enfonça le clou. Sous l'oeil amusé de Vârghas elle commença à faire l'article de la jeune prêtresse, détaillant l'harmonie de ses courbes déjà mises en valeur par l'étoffe mouillée qui lui collait à la peau. Aelwenn se savait plus où se mettre. Elle dissimulait au mieux tout ce que Scylla pointait de ses mots et de ses gestes, se débattant oralement et physiquement sous cet horrible examen qui lui donnait l'impression d'être nue sous leurs regards combinés, exposée comme un poisson à l'étalage. Scylla en jouait avec perversité et Vârghas ne faisait rien pour soulager son malaise, comptant les points avec un sourire inaltérable, tant et si bien qu'Aelwenn, drapée dans sa grande cape pour dissimuler au mieux ses formes (ce qui mettait en valeur son gracieux postérieur, dixit Scylla) finit par passer par toutes les phases.

Elle tenta d'abord de détourner les propos de Scylla en les retournant à son avantage à elle, mais la druidesse était trop habile à ce jeu et se plaisait à employer des formules intimidantes qu'Aelwenn n'osait reprendre et qui la laissait sans défense et le visage en feu. Ce fut la colère qui prit ensuite le pas, mais elle ne fit que renforcer la détermination de la druidesse qui l'ignora un peu plus, arguant même qu'elle était belle dans sa colère autant que dans le bonheur. Aelwenn supplia enfin qu'on cesse ce petit jeu qui lui faisait mal. De désespoir, ne parvenant à obtenir gain de cause, elle salua rapidement l'un et l'autre, impatiente de retrouver un peu de calme, le coeur douloureux à force de battre trop fort.
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MessageSujet: Re: Nuit de Sanssaint   Nuit de Sanssaint Icon_minitimeMer 21 Mar 2007 - 15:29

Elle se forçait à marcher calmement mais elle n'avait qu'une hâte en vérité : se trouver hors de vue de Scylla et du seigneur Vârghas pour emballer son pas et s'éloigner au plus vite. Elle descendit le plus dignement possible les pentes gazonnées qui desservaient le bassin du Parc et chercha à s'orienter, un peu déboussolée par les événements. Puis elle s'éloigna enfin, ignorant les cris de Scylla qui la sommait de rester, le coeur battant de cette situation grotesque qu'elle venait de vivre.

Mais Scylla ne l'entendait pas de cette oreille. Bondissant à travers les terrasses, la druidesse eut tôt fait de rattraper la fuyarde. Elle n'attendit même pas que cette dernière s'arrête pour lui asséner soudain une gifle magistrale ! Le choc laissa un instant Aelwenn sans réaction, muette de stupeur et le cerveau un peu endolori par le choc.

- "Libère toi Ael, lâche toi un peu...." dit la druidesse d'une voix douce qui contrastait étrangement avec la violence de son geste.

Réalisant ce qui venait de se passer, Aelwenn sentit alors gronder en elle, sourde et brutale, une montée de fureur comme elle n'en avait jamais connu auparavant. Portant la main à sa joue cuisante, elle ouvrit des yeux furibonds, outrée, et hurla la haine qui l'emportait :

- "MAIS COMMENT OSES-TU ? SCYLLA ! COMMENT OSES-TU PORTER LA MAIN SUR MOI ?"

Elle sentait la fureur passer dans ses mots. Elle crachait un venin terrible, expulsant par ses phrases la rancoeur qu'elle venait d'accumuler l'instant d'avant au bord du bassin. Un reste de conscience lui interdit toutefois de trop blesser son amie : elle choisit la fuite.

- "Va-t-en Scylla, je ne veux plus te voir ! Sors de mon chemin !"

Partant en courant elle entama une fuite éperdue dans les rues de Hurlevent, les yeux embués et la joue brûlante. Scylla la poursuivait : elle entendait ses pas résonner derrière elle dans les tunnels. Elle les auraient reconnus entre mille. Ca n'était en rien une poursuite aux yeux de la prêtresse, c'était bel et bien du harcèlement ! Qu'elle avait été sotte, comment avait-elle pu être aussi stupide, comment avait-elle pu laisser Scylla se permettre ça, en avoir même seulement l'idée ! Comment avait-elle pu en arriver là ?!

Aelwenn fuyait, se débattant dans mille émotions contradictoires. Sa course dans les rues ne parvenait pas à la libérer de Scylla qu'elle sentait sur ses talons. Elle s'égara plusieurs fois, la vue brouillée par des larmes qui lui échappaient malgré elle. La petite prêtresse ne souhaitait plus qu'une chose : se terrer et qu'on lui fiche la paix ! Finalement elle trouva sa route, passant en trombe sur la placette aux photophores sans même y jeter un oeil. Elle s'engouffra dans le hall, grimpa les marches quatre à quatre et finit par se jeter, à bout de souffle et envahie d'une rage dévastatrice, sur le lit de bon vieux père Famjiso.

Elle pleurait. Elle pleurait des larmes de honte, de haine, de rage, de regrets pour ce qu'elle s'était permis, de dépit pour le courrier perdu du seigneur Vârghas. Que devait-il rester d'elle dans les yeux de ce dernier ? Des lambeaux ! Elle avait été ridicule, rougissante comme une novice, confuse plus souvent qu'à son tour, se tortillant comme une gamine coupable sous les remarques désobligeantes de sa pseudo-amie. Elle se sentait nulle et misérable, moins que rien en cet instant où ses compagnons devaient avoir bien piètre opinion d'elle. Une fois de plus elle n'avait pas été à la hauteur de l'ambition qu'on avait nourri pour elle. Elle rendait une image dégradée de l'éducation des Vierges d'Elune... la Déesse lui pardonnerait-elle de souiller ainsi son aura immaculée, de laisser son corps bafouer par celle qui se disait sa confidente ? Elle croyait sentir distinctement les doigts de Scylla imprimés dans sa joue. Elle enrageait de cette situation et se maudissait déjà de sa fuite sans pour autant se poser encore la question de savoir ce qu'elle aurait dû faire ou ne pas faire, emportée par des tourbillons douloureux.
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MessageSujet: Re: Nuit de Sanssaint   Nuit de Sanssaint Icon_minitimeJeu 22 Mar 2007 - 15:40

Scylla pénétra dans la chambre sur ses entrefaits, profitant qu'Aelwenn n'avait pas pris le temps de verrouiller la porte, s'étant contenté de la claquer à toute volée en menaçant de la faire sauter de ses gonds. Elle progressa lentement, parvenant enfin au bord du lit d'Alewenn sans oser s'y asseoir. Le visage enfoui dans la couverture et les poings crispés, la prêtresse lui cracha une haine désespérée :

- "Vas-t-en ! Vas-t-en, je ne veux plus te voir !!"
- "Aelwenn, je t'en prie. Je l'ai fait pour toi
, répondit Scylla d'une voix douce. Il faut que tu te libères de ce carcan que tu t'imposes Ael, je t'en prie."
- "Mais qui es-tu pour me dicter ma conduite !? Vas-t-en je te dis ! Disparais de ma vie !"
criait encore la prêtresse.

Scylla encaissa sans broncher les attaques véhementes de la prêtresse furieuse. Cette apparente inertie ne fit que décupler la furie d'Aelwenn qui ne supportait plus de n'avoir aucun effet sur son amie. Si elle n'avait pu la faire se taire au bassin devant le seigneur Vârghas, il n'en était pas de même ici. Et même si l'immeuble entier devait trembler, elle voulait piler Scylla sur place de ses mots les plus durs, les plus tranchants ! Elle hurlait :

- "Je suis Aelwenn A'moora ! Je suis la fille de la prêtresse A'moora ! Je suis Vierge d'Elune, mon corps est consacré : ON NE ME TOUCHE PAS !"

Scylla restait muette.

- "Tous ceux qui ont osé levé la main sur moi sont morts ! Tous ! Il n'y a jamais eu d'exception ! Qui es-tu toi, Scylla, pour te permettre ce qui n'est permis à personne ? Disparais maintenant, HORS DE MA VUE !"

Cette fois-ci le coup avait porté. Scylla vacilla un bref instant, semblant réfléchir sans plus rien voir. Le regard perdu dans le vide de longues minutes silencieuses s'écoulèrent, bataille de volontés au format si différent. Enfin la prêtresse rompit cette scène irréelle d'immobilité. Elle fouilla dans son sac, sans un mot. Aelwenn se redressa sur le lit, observant mieux son amie. Sa colère retombait lentement en voyant Scylla marquée par ses mots. Son amie, sa seule amie, celle qui partageait ses joies et ses peines depuis si longtemps... Aelwenn sentait sa colère fléchir face au silence de son amie. La druidesse sortit de son sac un paquet oblong, le posant sur le bord du lit.

- "C'est pour toi. Je le gardais pour te l'offrir dans d'autres circonstances... Je m'en vais."

Sur ces mots la druidesse s'éloigna, un voile triste dans le regard. Aelwenn aurait dû se féliciter de cette victoire, mais en vérité elle en était bien loin. Une fois de plus elle s'était faite piéger par les circonstances. Une fois de plus elle sentait qu'elle allait regretter son comportement. Elle se maudissait déjà.

- "Scylla..."

La druidesse n'écouta pas. Elle ouvrit la porte avec une visible lassitude avant de croiser une dernière fois le regard de son amie.

- "Scylla, ne pars pas."

Par ces mots Aelwenn capitulait. Elle rendait les armes, désireuse de faire la paix. L'ombre de la solitude planait derrière le départ de Scylla et l'angoissait déjà. Elle n'avait pas d'autre amie, elle n'avait qu'elle. Et elle l'avait blessée par sa colère. Cette dernière était tout à fait retombée à présent, aussi vite qu'elle était montée. Sa joue endolorie ne nourrissait plus sa fureur mais bien une tristesse qui, elle le pressentait, allait devenir un chagrin implacable.

- "Je t'en prie Syl... attends."

Mais la druidesse n'écoutait plus. Se glissant dans l'entrebaillement de la porte, elle lâcha du bout des lèvres une phrase qu'Aelwenn ne comprit pas, avant de refermer la porte doucement, presque comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar.
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