Partout autour d'elle régnait la mort. Dans ces contrées lointaines, la Fille de l'Aurore, ne pouvaist s'empêcher de poser un regard triste. Tout ce qui avait été beau avait perdu sa gloire d'antan. La corruption marchait sur ces terres désolées, symbole indégnable de la supprématie de l'Ombre. Assise sur le rebord d'une fenêtre, elle contemplait la pluie battante qui s'abattait avec rage.
Portant doucement une rose à son nez, elle songeait à son Loup. Elle aurait tant donner pour que celui-ci soit à ses côtés. Il aurait alors chassé cette tristesse naissante que lui inspirait ce que son regard touchait. Elle égara une seconde ses yeux dans les nuages menaçants qui assombrissait le ciel déjà bien noir de Désolace. Comme un phare dans la nuit, un sourire vint soudainement illuminer le visage d'ange d'Aurorielle. L'idée même que Cil pouvait être loin, la fit sourire de plus bel. Comment avait-elle pu croire cela ? Son amour n'était jamais bien loin. Il marchait avec elle sur les chemins. Il était dans chacuns de ses souffles. Il peuplait ses rêves. Oui, Crileloup ne l'avait jamais quittée. Il était une partie d'elle-même, de son âme, de son être. Les marques sur son corps en étaient la preuve indélébile.
Aurorielle se releva doucement, quittant son balcon improvisé pour regagner la route qui l'attendait. Elle emprunterait une nouvelle fois ce chemin pavé d'embûches, qui parcourait ce théâtre de désolation. Mais cette fois plus sereine, accompagnée d'un espoir renouvelé qui jamais plus ne la quitterait.