Elle était si seule... si fragile... si émouvante aussi avec ses cheveux d'azur et ses yeux de lumière.
Mais si seule surtout...
Elle en souffrait, c'était une évidence. Tout son être le criait. Ce besoin de réconfort se lisait dans ses gestes, dans ce qui émanait d'elle, lui qui avait appris à la connaître.
Ils s'enlacèrent, sobrement, comme s'ils reprenaient contact, se réapprivoisaient. Les regards vissés, profondément émus et troublés.
Et puis bien vite l'appel fut plus fort et ils s'embrassèrent... d'abord timidement.
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"Tu... tu ne crains pas de la trahir ?" demanda-t-elle sur un ton un peu triste.
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"Je ne la trahirai pas."-
"Je ne te le demanderai pas."Une fois de plus leurs lèvres se cherchèrent, leurs souffles se mêlèrent.
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"Mais toi ?"-
"Moi non plus" souffla-t-elle en venant l'effleurer par petites touches délicates, tel un chaton timide.
Alors leur baiser s'enflamma peu à peu d'une douce passion trop longtemps contenue, trop longtemps refoulée, mais sagement modérée par des voeux qu'ils n'avaient aucune envie de rompre. Son coeur à lui, vide,... et elle si solitaire également. Les Maleterres, pourtant siège de la corruption, abritèrent ce soir là une étincelle de bonheur comme une comète brillante.
Et quand la main du barde se posa sur son coeur, chaude caresse sur son corps d'Elfette, elle ne le repoussa pas, confiante, savourant la chaleur de cette étreinte qui les réconfortait et les rassurait tous les deux. C'était leur façon de s'aimer, de soulever un peu cette chape de plomb qui les accablait, de s'offrir un coin de ciel et de rêve, la seule façon qu'ils s'accordaient, jouets de ce destin cruel qui s'était tant joué d'eux.
<hrp>Le temps de ce passage est décalé
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