Au coeur de la forêt

Un petit vent frais sous une porte de bois.
Quelques feuilles amassées tentent de s'infiltrer, attirées par la douce chaleur qui s'échappe.
La nuit s'avance sur Ashenvale mais des lueurs brillent derrière les volets clos.

Cette chaumière perdue au fond des bois résonne depuis quelques jours des mots, des rires et des cris de deux Elfes qui lui ont redonné une nouvelle vie.
Elle les protège en retour de sa couverture de chaume serré au milieu duquel poussent bien des herbes folles égarées.
La nuit lentement monte... et nos Elfes s'éveillent dans la tendresse.

- "Tu dors encore mon Loup ?" hasarde-t-elle d'une voix douce, presque inaudible, à l'adresse de son amoureux dont elle sent le souffle chaud et régulier dans sa nuque.
Il ne bouge pas, semblant encore dormir. Alors, très doucement, elle se retourne pour venir se blottir contre lui et le serrer dans ses bras pour l'éveiller de ses baisers tout doux dont elle couvre son visage un peu piquant.
Il bouge enfin, tardant à ouvrir un oeil. Son sourire seulement trahit son bonheur de se sentir envahi par la douceur de son élue. Dans un geste lascif il bascule sur le dos, ce qu'elle attendait, taquine, pour venir glisser une main sur son torse nu.
Les mots qu'elle lui susurre à l'oreille ne sont audibles que du chasseur mais ils ne sont rien de plus que les mots de l'amour le plus tendre, et il les reçoit avec un bonheur qui laisse s'épanouir sur son visage un sourire merveilleux.

- "Moi plus" répond-il d'une voix dans laquelle s'évanouissent d'ultime traces de sommeil.
- "Impossible" est la réponse qu'elle lui adresse typiquement dans ces cas là. Et celle-ci ne fait pas exception mais s'agrémente d'un doux baiser alors qu'elle vient poser ses lèvres sur les siennes avec la douceur d'une plume.

Ils se regardent... et ce regard est lourd d'amour partagé, d'une tendresse infinie et d'une reconnaissance qui n'a d'égale que la chance qu'ils savent avoir eu de s'être trouvés et reconnus. La main du barde esquisse sur la joue de sa compagne une caresse délicate avant qu'enfin il ne se décide à s'extraire à regret de la chaleur de leur couche.
-"Allons-y."

Elle s'attarde un peu, rabattant sur elle la couverture tandis qu'elle se glisse à la place de son amant pour mieux l'observer du fond du lit.
Il s'affaire à préparer un petit déjeuner qui leur collera au ventre.
Ils en ont besoin car leur activité n'est pas de tout repos. Lui disciple de Jocaste, elle prêtresse du Temple d'Elune, ils ont des devoirs et des impératifs qui dépassent le destin du commun des mortels. Ils sont de cette race étrange et si imprévisible de ceux qu'on appelle habituellement des "aventuriers".

Un fumet délicieux monte dans la pièce et envahit l'alcôve. Bientôt l'Elfette salive et ne tient plus en place. D'un geste vif elle rejette la couverture et attrape un gilet de grosse laine. Ce gilet a toute une histoire, mais elle n'y pense guère en cette instant.
Deux raisons à cela : la première c'est que le sol de terre battue est froid sous son pied menu.
La seconde c'est qu'elle pense à la soirée passée... à l'amour qu'ils ont échangé et à cette vie qui grandit en elle. Elle sourit en laissant sa main venir doucement caresser ses courbes nouvelles, celles qui abrite ce petit renard ou cette petite louve à venir... Ses pieds cherchent ses sandales mais ne rencontrent que les grosses mules de son aimé.

Qu'à cela ne tiennent, elle les enfile et rit de bonheur en s'avançant au contact de son aimé qu'elle enlace tendrement, se blottissant dans son dos.
- "Une omelette aux fines herbes ?"
- "Oui ma Lune, ça te va ?"
- "Tout me va mon Loup, c'est toi qui l'a faite... et tu te gardes bien de m'apprendre cette recette spéciale." ajoute-t-elle d'un ton taquin tandis qu'elle relâche son étreinte pour venir humer plus précisément.
"Mmmh !" Un petit bout de langue bleutée vient courir une seconde sur les lèvres délicates. "C'est bon là je crois non ?"
- "Ca l'est !" répond l'Elfe, les yeux rieurs, tandis qu'il fait glisser les portions dans des écuelles de bois.

Ca n'est pas si bon en vérité, il le sait. Mais il sait aussi qu'elle n'en dira rien tant que l'échec n'est pas critique. Alors elle lui prodiguera avec tendresse quelques conseils. Et oui il se garde bien de trop lui apprendre. Il faut bien qu'il garde de quoi l'émerveiller un peu quand elle n'a de cesse de lui prodiguer mille bonheurs, grands ou petits, à longueur de journées...

La veille encore, tandis qu'ils exploraient ensemble les cavernes des terres reculées, combien de fois la grâce d'Elune les avaiet sauvés, elle, lui et son vieux lion des Tarides, quand tant de créatures cauchemardesques se jetaient sur eux de tous côtés, soutenues par des rôdeurs aussi sournois que vils et prêtant leurs dons à de sombres desseins.

Ils avaient progressé, alliant le courage à la ténacité. Elle n'avait pas pris peur, elle n'avait envisagé de reculer. Il était à ses côtés. Elle était en sécurité. Le seul instant qu'ils s'accordèrent fut un instant de magie, une parenthèse sensuelle qu'ils s'accordèrent une fois les accès aux cascades sécurisés. Oui c'était fort peu prudent mais leurs regards lumineux s'étaient fait brûlants, les lèvres entrouvertes appelaient à plus de tendresse et c'est dans un élan commun qu'ils s'abandonnèrent sous les cascades majestueuses à ces élans du corps et du coeur qui unissent les amants dans les mailles du plus doux des filets.

Et puis, trop vite, le temps un instant suspendu avait repris son vol inéluctable. Les éclats de magie avaient succédés aux frappes magistrales, les griffes du vieux Lion des Tarides et la puissante magie régénératrice d'Elune leur avait permis de s'aventurer au plus profond des grottes maudites.

C'est les sacs lourds de trésors qu'ils activèrent leurs pierres de foyer, unis dans un rire libérateur après tant d'instants de tension.

Elle y repense à l'instant où ils engloutissent avec gourmandise ces oeufs trop vite préparés. Il sourit en voyant qu'elle l'observe. Et elle sourit en retour, plongeant le nez dans son écuelle pour masquer son émotion, la même que chaque fois qu'elle repense au bonheur qu'ils ont à être deux.

- "On fait quoi aujourd'hui ?"
- "Comme tu veux."
- "C'est toujours moi qui décide..." répond-il, faussement bougon tout en s'emparant de leurs notes et des cartes qu'ils accumulent depuis des jours.

Au moins deux décades qu'elle promet incessamment de fusionner ces cartes en un document unique. Il ronchonne un peu plus tandis que, taquine, elle extrait du tas de parchemin la carte précise qu'il recherchait. Une fois de plus, d'un geste, elle venait de dissiper sa ronchonnerie. Il ne peut réprimer un éclat... ... de rire appréciant la finesse de la méthode.

"Tu veux qu'on aille s'aventurer là dedans ?"
- "On nous l'a demandé" rappelle-t-elle d'une voix douce. "Mais on a plein d'autres missions si tu préfères."
- "Non, inutile de trop tarder, tu as raison. D'après les informations de notre contact, c'est dans nos cordes. Mais j'aimerais bien qu'on achève d'abord cette histoire d'ogres, tu veux ?"
- "Comme tu veux mon Loup. Là où tu vas..."
- "Je vais" répond-il avec les yeux brillants d'une tendre émotion. "Et là où tu es..."
- "Je suis" reprend-elle d'une voix qui trahit bien combien cet amour est partagé.

Que leurs lèvres se scellent encore au dessus des notes et des cartes étalées au milieu des reliefs d'un repas hâtif ne surprendra personne.
Sous les frondaisons d'Ashenvale la petite chaumière est heureuse. Elle est joyeuse car dans ses vieilles pierres pulse une vie nouvelle qu'elle aura à coeur de protéger de ses murs chaleureux.
Et quand, dans la fraîcheur de la nuit tombante, le couple fin prêt et plein de fougue s'élance dans la nuit noire, elle est tranquille. Une âme, un esprit, deux corps : ces deux là n'ont pas fini de faire trembler les ennemis d'Azeroth et de l'Outreterre.

° Bonjour Tisseurs !!°
° Bonsoir ! °
Dans l'éther vibrant leurs paroles s'envolent et se mêlent. Crileloup et Aénor s'éveillent dans le crépuscule d'une nuit nouvelle.
Les paroles des amis de la paix leur répondent, jaillissant de partout comme autant d'étincelles de vie et d'espoir bouillonnants.

(J'adore )

(mais c'est fini )

(meuh nooooon ^^ Tu vas bien nous faire une petite grosse suite nan ? ^^)

(Fais la T'écris si bien )

(Ah oui, c'est vrai que c'était de moi au départ. M'enfin c'est méconnaissable, tout est changé, je ne peux pas faire aussi bien... faut que ça soit toi )

(sans brevet, je pique les idées.. je brode, je couds..Et hop.. une jolie étoffe )