Avis de recherche : Wimli

Citation :

AVIS DE RECHERCHE

Les Tisseurs de Paix et leurs amis se mobilisent dans l'espoir de retrouver au plus vite leur ami le Nain Wimli.

WIMLI

<suit une description physique de l'individu>

Celui-ci a disparu aux alentours du 10ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) - Septième Ère (mercredi 8 Novembre 2006) alors qu'il semblait occupé à une partie de pêche. Nous sommes sans nouvelles de lui depuis cette date. Son familier a pu être retrouvé seul.

Une récompense sera remise à toute personne susceptible de fournir des informations amenant à la récupération de notre ami. Merci de laisser un message à Helbrek à la taverne de l'Eau-Profonde à Menethil ou de contacter un Tisseur de Paix.

Ha !!! les vieilles …
D’adorables commères qui jacassent telles des pies moqueuses confortablement installées sur leur banc . Celui duquel on peut voir ce qui se déroule sur la place centrale du village.
Assises aux premières loges, nos commères n’en loupent pas une miette. Elles savent tout sur tout et surtout donnent leur avis sans même qu’on le leur demande.
De la nouvelle tenue à la mode des jeunes donzelles repoussant un peu plus les limites de la bienséance, à la nouvelle conquête du fils fromager en passant par … la disparition de notre cher Wimli …
Je n’avais que faire en général de leur sarcasmes mais là un nom attira mon ouïe fine d’Elfe .
Et vas-y que chaque commère y va de son commentaire, qu’elles gloussent et renchérissent, jusqu’au moment où enfin elles me fournissaient une vraie information.

« Pour sûr qu’il a dû s’noyer dans sa bière!!! En tout cas l’barde … »
« l’barde ? lequel ? ça pullule dans tous les coins !!! »
« T'sais bien Simone c’lui qu’ s’est fait lourder d’chez les Lunargent, t’vois d’qui je veux te causer ? »
« Haaaaaaaaa !!!! oué ! c'lui qui a autant d’odes à son actif que de conquêtes »

Elles pouffent à nouveau.

« Oué ben lui paraît qu’il a affiché un avis chez l’Helbrek »
« Et l'Hel alors l’paraît qu'c'est pas un … »

Je m’éloigne d’un pas lourd, direction de Menethil.
Alors que le gryphon entame sa longue descente vers le port j’aperçois au loin l’îlot sur lequel nous avions eu une discussion traitant de navire, d’équipage, de matelot ; je souris.
Avant d’aller voir cet avis, j’allais voir sur l’îlot sait-on jamais, il n’y était probablement pas mais j’avais besoin de voir pour le croire.
Sans m’en rendre compte je me laissais aller à la rêverie, il était là .. c’était comme un bêtisier … je le voyais toussoter parfois, rire grassement à ses plaisanteries que lui seul comprenait, rougir aussi lorsqu’on le taquinait sur sa relation avec Jolane son amie, et le clou du spectacle était son inimitable et légendaire clin d’œil.
Je ris tout en regardant le coucher de soleil.

Le temps passait, inexorablement.

Les jours se succédaient sans apporter la moindre nouvelle. Ils avaient vu passer toutes sortes de persoonnes, assez peu finalement, intéressées uniquement par la nature de la récompense promise. On restait sans nouvelles du vieux Nain.

Le barde s'était résigné à emmener Smiley avec lui pour le confier au maître des écuries, à la maîtresse plus précisément, qui accepta d'en prendre soin en attendant des nouvelles de son maître. Le barde ne manqua pas de l'informer qu'il s'agissait d'un tigrou très indépendant mais elle le renvoya dans ses pénates et lui faisant bien comprendre que ça c'était son problème à elle.

Ce soir il repensait à tout ça, assis devant le feu dans l'auberge d'Helbrek. Que faire de plus qu'il n'ait pas déjà tenté ? Où donc pouvait bien être son ami et, s'il avait été à sa place, quel indice aurait-il pu laisser ? Il n'avait rien trouvé. Il passait en revue les personnes qu'il savait proches du vieux Nain, à commencer par Jolane et Honxathu, mais ce dernier était déjà prévenu et avait immanquablement alerté la charmante druidesse. Kennith avait été alerté également et passerait le message à ses clients. Bruûk avait accueilli favorablement sa demande pour afficher l'avis de recherche, de même que le tenancier de la taverne du marin salé, mais rien n'y avait fait. Toujours aucune nouvelle, ni aucune piste.

Nerveusement il faisait tourner le chapeau déchiqueté dans ses mains, en quête d'un signe, d'une idée, d'une inspiration. Pour la millième fois il le huma, en quête d'une odeur subtile qui lui aurait échappée.

Terrycia !!!

Son exclamation à voix haute fit sursauter Aénor, plongée dans une broderie complexe. Nom d'Elune mais c'est bien sûr !! Comment n'y avait-il pas songé plus tôt ?! Immédiatement le Fil résonna de ses appels. Sa Lune lui adresse un sourire empreint de curiosité, écoutant le fil tout en posant la main sur son bras pour lui amener symboliquement un peu de sérénité. Il fallait retourner sur la tombe de Terrycia et parler à l'esprit prophétique le plus vite possible ! Si elle ne savait pas... alors probablement personne ne saurait.

Il préférait ne pas l'imaginer.

Malgré la discussion que j’avais eu avec Hong, je devais en avoir le cœur net, je prends ma plume et commence à écrire.
Je ne savais pas comment formuler cette missive, je tournais sans cesse les formulations dans ma tête, et plus j’y réfléchissais et plus je m’emmêlais les pinceaux.

« Grrrrrrrrrr »

Lorsque je réalisai que je ne postulais pas pour une place dans le journal local, j’écrivis comme cela venait.
Cette Jolane risquait bel et bien de me prendre pour une folle mais comme j’avais dit à son frère j’étais persuadée qui si quelqu’un devait savoir ce qu’il était advenu de Maître Wimli c’était bien elle.

C'est un chasseur tout crotté de boue et de sable mélangés qui arpente les rues de Hurlevent. Sa mise n'était pas soigné depuis bien longtemps. Snowhite à côté de lui paraît encore plus sauvage, le poil terne, hirsute, le regard méfiant, un grondement sourd à chaque fois qu'un passant s'approchait un peu trop...

Entre les combats à livrer contre le Fléau, les Silithides et la recherche de Wimli, la pauvre Snow n'a pas été épargné depuis 10 jours. Recherches toujours infructueuses, vu la mine des deux chasseurs.

Même si Hong affiche toujours un air affable, rieur et un sourire de circonstance, son regard est devenu froid et terne. Aucune lueur au fond de ses yeux. Il tourne en rond, demandant souvent à ses connaissances s'ils n'ont pas vu ce "satané nain", espérant contre tout espérance que ce n'est encore qu'une mauvaise blague et qu'il s'est trouvé un coin de pêche qu'il ne veut partager à personne...

Les Cavernes du temps...

Pourquoi n'y a t'il pas songé avant? Il va falloir y aller dès que possible. Le nain s'y est déjà perdu à un moment avec Ilunagar. Peut-être a t'il recommencé? Mais la chose la plus urgente à faire, c'est DORMIR. Le chasseur s'effondra sur le lit tout harnaché de guerre, boueux et crotté, dans la chambre qu'il a loué. Snow, comme à son habitude, s'est couchée en travers de la porte, veillant sur son ami...

Satanée consigne, toujours trop étroite ! maugréait le barde en tâchant d'empiler encore quelques cuirs dans un sac déjà trop bondé. C'est à ce moment là que sa main rencontra le chapeau du Nain protégé dans une étoffe de soie. Que faire qu'ils n'aient pas déjà tenté ?

Il chercha une idée en laissant courir son regard sur les hauts bâtiments de la cité elfique. Mentalement il passait en revue les différentes ressources qu'il connaissait : bibliothécaires, jardiniers, éleveurs, chasseurs, croyants de tout poil, aubergistes, vendeurs d'armes, d'animaux, marchands de bien, scribes, artisans, devins.

Il repensa à Terrycia, décedée et errante entre deux mondes, condamnée à une errance sans fin dans une éternité sans couleurs. La seule chose qu'elle en avait retiré, c'est un don de prophétie dont la réputation croissait au fil des mois.

Le déclic se fit à cet instant là !

- "Ma Lune ? Et si on allait tenter un contact avec l'esprit de Terrycia ? J'ai entendu encore parler d'elle l'autre fois, quand on est venu chasser des araignées. Le cuisinier l'évoquait et il parait qu'elle est réellement fiable."

- "Si tu veux mon Loup." sourit-elle, visiblement intriguée par ce qu'ils étaient en passe d'aller expérimenter.

Leurs deux jeunes tigres s'élancèrent à une vitesse incroyable à travers les sous-bois de Teldrassil, fonçant vers la clairière de l'Oracle où officiait l'esprit prophétique à qui ils voulaient adresser leurs questions.

Sans un bruit, les feuilles de l'Arbre-Oracle continuaient de tomber, sans cesse renouvellées, recouvrant le sol d'un parterre violacé, laissant par moment entrevoir une accalmie de verdure.

La Clairière de l'Oracle était un lieu qui l'avait toujours fascinée... Si mystérieuse... Unique sur tout Teldrassil... Elle aimait s'y reposer, de son vivant déjà... Ironie du sort, c'est là maintenant que les pélerins venaient requérir son aide...

C'est d'ailleurs ce qu'avaient fait ce soir-là Aénor et Crileloup, lui rendant visite au pied de l'imposant arbre. Terrycia était coutumière maintenant de ce genre de visites, mais revoir des gens de son passé avait ramené un peu de chaleur dans ses pensées.

Elle aurait voulu leur apporter plus au sujet de Wimli, ce nain jovial qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer. Le présent pouvait malheureusement s'avérer plus trouble que le futur...

Mais alors que tous semblaient avoir oublié qui elle était de son vivant, que devait-elle penser de leur requête. Le chemin qu'elle avait déroulé sous leurs pieds, et qui arracherait peut-être son âme au tourment, était long et dangereux... Ne risquaient-ils pas plus de vies qu'ils ne comptait en sauver ? Elle leur avait répondu sans arrière pensée... Mais avec le recul, elle le regrettait presque...

De son entrave, elle sentait la présence s'éloigner, ainsi que les liens qui la tiraillaient entre sa lame et son corps. Peut-être disparaitrait-elle si elle perdait contact ? Elle aurait pu avoir la réponse... Elle ne la désirait pas... Elune déciderait...

Sans un bruit, les feuilles de l'Arbre-Oracle continuaient de tomber, alors que ses larmes étouffées noyaient encore son coeur...

L'Esprit de la prophétesse observe les deux Elfes de ses yeux de fumée blanchâtre. Elle semble refléchir, caressant d'une main distraite une louve aussi fantômatique qu'elle-même.

- "Wimli... je me souviens de lui oui... bien que... je l'ai peu connu."

Ils sont suspendus à ses lèvres. Aénor risque quelques précisions pour bien centrer leur demande, indiquant qu'ils avaient retrouvé le familier... seul... et son chapeau. Immédiatement le barde tend la relique que l'Esprit saisit entre des mains diaphanes en le faisant lentement tourner dans ses doigts tandis que le couvre-chef se nimbe d'une aura bleutée.

- "Je vois... du sable... et la chaleur d'un soleil aride..."
- "Il a été trouvé sur une plage." ose la prêtresse à voix basse comme pour encourager l'oracle.
- "Je crains malheureusement que vous ne trouviez rien de plus à l'endroit où vous avez découvert ce chapeau."

Un long instant s'écoule, suspendu. Lentement les feuilles violacées se posent en un éternel tapis végétal sans cesse renouvellé et seul le bruissement des branches et la respiration du loup fantômatique, étrangement perceptible, trouble l'absolue quiétude du lieu.

"Ses pensées étaient bien partagées lorsqu'il l'a perdu. Hésitant... erratique... Dans les méandres où le temps se meurt.. peut-être retrouverez vous votre ami... oui... les méandres où le temps se meurt."
- "Est-il ? Est-il en bonne santé ?" s'inquiète encore Aénor.
- "De risques il n'a pas encore pris... trop indécis... incertain... lui-même ne le sais pas encore."
- "Mais que cherche-t-il ?" interroge le barde, inquiet.
- "L'isolement, des réponses, les raisons sont multiples à ce qui le pousse dans cette errance."

D'un geste lent elle pose sur le grès brut la relique du chapeau de Wimli. Tout est dit.


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